La Haine de Matthieu Kassovitz

1L’important ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage. On connait tous, je crois, cette phrase culte du non moins culte film de Matthieu Kassovitz, tourné en 1995. L’action prend racine dans une cité banlieusarde, la bas, dans les Yvelines à Chanteloup-les-vignes. J’habitais à côté, à Triel sur seine. Une simple route séparait cette jolie ville de banlieue chic, et la cité défavorisée de Chanteloup, coincée entre les voies de chemin de fer, et les champs. Après avoir vu le documentaire « Fucking Kassovitz » pour comprendre le désastre de « Babylon AD », une irrépressible envie de me replonger dans La Haine, m’a saisie.

La Haine, je l’avais vu une fois, il passait à la TV, je devais avoir 14 ans. Mes parents ne voulaient pas que je le regarde, car trop vulgaire, trop cité, aussi. Alors, quand ils rentaient dans le salon, je changeais rapidement de chaîne  puis remettais la bonne, dès qu’ils avaient le dos tourné. Depuis, il a gardé ce petit gout sulfureux, ce gout d’interdit adolescent, de rébellion. Et La Haine, c’est quoi ? L’histoire de trois garçons, pas franchement dans le vent, au moment des émeutes dans une cité. Trois garçons, ami avec un quatrième Abdel Ichah, égaré quelque part dans le coma pour cause de bavure policière lors d’un interrogatoire. Ils vont vivre la journée la plus importante de leur vie …

La Haine, c’est la jeunesse qui tire le diable par la queue, et rêve d’argent et de notoriété. Un trio aux personnalités bien différentes avec  Vinz notamment, interprété par Vincent Cassel encore jeune mais qui avait déjà une gueule. Celui-ci est le plus emblématique de la colère qui bouillonne. C’est aussi, peut être, le coeur le plus tendre, finalement. Bref, La Haine, c’est souvent drôle, aussi. C’est comme la vie, c’est ni noir, ni blanc, bien au contraire.  Le film d’une génération dont je suis issue, même si j’étais plus jeune que les acteurs, puisqu’à la sortie du film, en 1995, j’avais 10 ans.

Les dialogues raisonnent toujours aujourd’hui. Tourné en couleurs, les copies ont été tirées en noir et blanc, lumineuse idée car cela donne  une intensité dramatique plus forte. Ceci, et la composition des personnages font de La Haine, un vrai film d’anthologie qui n’a pas pris la moindre ride. (Malheureusement)

Jusque ici tout va bien …

15 réflexions sur “La Haine de Matthieu Kassovitz

    • auroreinparis dit :

      A mettre entre toutes les mains, sous tous les regards ? Mouais … Ça peut provoquer des réactions quand même …
      Merci bcp pour le compliment, et ton passage par ici.

      • Arnold (@Navarno) dit :

        Si ça peut déboucher sur un débat (constructif le débat, si c’est pour se traiter de noms d’animaux toute la soirée, ce n’est pas la peine d’y penser), je suis partant.

  1. lalydo dit :

    Je l’ai vu récemment pour la première fois et j’avoue que même s’il raisonne encore dans l’actualité, il n’a plus cet effet percutant qu’il pouvait avoir à sa sortie.

    • auroreinparis dit :

      Pour moi c’est pas le fonds, mais la forme qui raisonne encore. La réalisation très léchée. En réalité, je ne suis pas très touchée par le message, j’en ai surtout admiré le côté formel.

  2. Livy dit :

    Un billet sur ce film évidemment culte, voici qui fait plaisir ! A l’époque de sa sortie, j’étais jeune, sans doute de trop. J’avais du mal avec la violence des propos, et le noir et blanc aussi. Plus tard, après revisionnage, j’ai simplement été conquise. Ce n’est pas juste un grand moment de cinéma (quoique aussi). C’est un message, des émotions complexes, une réalisation cinglante qui m’a toujours impressionnée.
    Ton post me parle, c’est certain.
    Et sur Babylon AD aussi, hélas…

    • auroreinparis dit :

      La haine, c’est pour moi, et avant tout, un grand moment de CINEMA, comme tu le dis. Le message qu’il véhicule me touche moins que la manière dont il est réalisé, et qui retient mon attention.
      Babylon AD , c’est un projet dont Kassovitz a été dépossédé, notamment par Vin diesel, une vraie CATA !Merci pr ton passage 🙂

  3. MelyBaby dit :

    Une claque dans les dents ce film. L’ambiance est assez sombre et le final est comment dire « mortel », un véritable culte français. Et Vincent Cassel est parfait dedans même si j’ai une préférence pour Said.

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