Revue ciné: Au revoir là-haut & Jeune fille

On dit beaucoup de bien du dernier né de Dupontel, adapté du prix Goncourt 2013.  Dupontel a toujours aimé les personnages barrés et laissés pour compte. Même si, à priori, l’histoire me tentait peu, je me laissais séduire. Edouard Péricourt est une gueule cassée de 1918, qui se fera passer pour mort. Fils d’un riche notable Parisien, il ne veut pas rentrer chez lui, et s’invente une personnalité fantasque derrière les masques qu’il crée. Il est aidé par son compagnon de la guerre, et une petite fille. Voici un conte fantasmagorique, aux décors fabuleux, aux personnages singuliers, duquel on ne sort pas totalement indemne.

Ce qui est évoqué c’est le retour à la vie civile de ces soldats qui ont connu le pire dans les tranchées durant la première guerre, de ces hommes brisés souvent physiquement, mais le plus souvent moralement. Étrangement, alors qu’il m’a bouleversée, et que sa réalisation au cordeau, ses plans sublimes m’ont subjuguée durant le visionnage, le film m’a glissé entre les doigts et j’en garde une simple impression, mais pas une véritable empreinte.  Reste un casting époustouflant, une réalisation et une mise en scène fabuleuse. Pour résumer c’est un grand film populaire.

La bande annonce ne m’avait pas spécialement attirée mais les bonnes critiques si. Me voici parti pour passer 1h30 avec Paula, qui vient de se faire malproprement larguer après dix ans de vie commune. Elle en profite pour partir avec le chat, renouer douloureusement avec sa mère et commencer à voler de ses propres ailes. Paula a 31 ans, et n’a jamais bossé de sa vie. Se retrouver dans la vie réelle, sans toit ni mec, ni famille, va lui filer un sacré coup de pied aux fesses. Et malgré ses airs de peste survoltée, j’ai fini par m’attacher à elle.

C’est une transformation à laquelle on assiste, comme une renaissance, douloureuse, crispante, foutraque et désordonnée. Une sorte d’ode à la liberté, aux changements, aux petites victoires et au courage d’être soi. C’est un résultat curieux que l’on obtient, irritant comme du poil à gratter, et attachant à la fois, tout comme son héroïne, interprétée brillamment par Laetitia Dosch, qui tombe, se relève, grogne, râle mais encaisse les coups. C’est à la fois drôle et tragique. Un personnage fatiguant qui plaira sans doute plus aux femmes qu’aux hommes.

NB: Ce film a obtenu la caméra d’or au Festival de Cannes

Qu’avez-vous prévu de voir ce weekend au cinéma ? 

 

16 réflexions sur “Revue ciné: Au revoir là-haut & Jeune fille

    • auroreinparis dit :

      Et bien Aurevoir Là haut m’a bouleversée au plus profond sur le coup, et juste à la sortie. Mais il ne m’aura pas durablement marquée.

      Jeune fille est un film qui m’a beaucoup plus plu que je ne l’aurais cru en le visionnant. Il m’a laissé une très bonne impression 🙂

      Bonne journée !

  1. pascale265 dit :

    Oui au Revoir est un grand film populaire. Bien vu. Contrairement à toi il me hante encore.
    Les masques sont sublimes et Nahuel bouleversant.

    Comme toi la BA de Jeune fille m’a agacée. Mais j’ai envie de la rencontrer quand même..

    J’ai vu Carbone (marchalesque et angoissant) et Le fidèle (triste et angoissant). Il ne me reste plus qu’à écrire.. .
    J’envisage Le cerf sacré et les Conquérantes.

    • auroreinparis dit :

      Au revoir Là haut ne m’a pas tant marquée malgré sa beauté et son casting. Mais je ne regrette pas une seconde d’être allée le voir bien au contraire.

      Je vais lire ta critique de Carbone, même si je ne compte pas trop le voir, ni Le Fidèle.
      J’ai vu Le cerf sacré (bof).

      Bonne journée !

  2. tinalakiller dit :

    J’ai adoré Au-revoir là haut. Bouleversant, beau sur tous les points, parvient à allier les petites histoires de la Grande histoire. Et Nahuel, j’en suis toujours gaga !

    • auroreinparis dit :

      Dupontel a été un vrai virtuose en matière de réalisation sur ce film, et a même réussi à endosser un rôle central qu’il ne se destinait pas. Pour Nahuel, je te rejoins ! Bonne soirée 🙂

  3. My Little Discoveries dit :

    Coucou Aurore!

    J’avais lu le roman de Pierre Lemaitre et j’ai trouvé que l’adaptation de Dupontel était très réussie, mais comme toi je n’ai pas été durablement marquée par « Au revoir là-haut »…
    Quant à « Jeune femme », il m’a déçue : j’aurais aimé que le film commence là où il se termine!!

    Pour les prochaines semaines et que tu aies lu le roman de Romain Gary ou pas, je te recommande vivement « La promesse de l’aube » qui est vraiment super. Un beau cadeau de Noël 😉

    • auroreinparis dit :

      Ah mince pour Jeune Femme, elle est un peu hystérique mais je me suis bien attachée.

      Le film « La promesse de l’aube » sort quand déjà ? Je me souviens d’avoir adoré le roman de Romain Gary !

      Belle journée !

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