Parasite – Bong Joon Ho
Bong Joon Ho me donne l’impression d’un réalisateur éclectique, produisant des œuvres d’une diversité réellement étonnante. D’un Snowpiecer vu au cinéma et adoré, à un Okja made in Netflix qui m’a laissée perplexe, en passant par le complexe et réjouissant Memories of Murder, on peut dire que sa filmographie ne me laisse pas indifférente. J’allais voir Parasite en sachant seulement qu’il était la Palme d’or Cannoise de l’année. Sans attente.
Les critiques sont élogieuses. Dithyrambiques. Un 4,8 étoiles presse sur Allocine. Alors que l’année dernière le réalisateur Japonais Hirokazu Kore-Eda obtenait la Palme d’or Cannoise pour son histoire d’un groupe d’escrocs se faisant passer pour une famille, cette année, c’est l’inverse, une famille cherche à faire croire qu’elle n’en est pas une, se faisant engager peu à peu comme professeurs particuliers, gouvernante, chauffeur au sein d’une riche maison. La satire sociale made in Asie a décidément le vent en poupe.
Et alors ? Alors, le film laisse une impression de malaise. Un malaise qui s’installe dès la première minute et ne laisse pas de répit au spectateur. L’infiltration est lente, progressive, et réjouissante. Chacun trouve sa place. Délogeant qui se trouverait sur son passage. D’un côté une famille riche, plutôt gentille et confiante. De l’autre, des usuriers malins et escrocs, qui cherchent à améliorer leur vie. L’histoire d’une lutte des classes.
A la faveur d’un événement rocambolesque, le projecteur se braque de manière évidente ce sujet de lutte des classes, met en exergue toute la condescendance dont peut faire preuve celui qui a l’ascendant sur celui qui travaille pour lui, lui rappelant sa condition sans y prendre nécessairement garde. Les comédiens mènent la danse avec une virtuosité qui n’a d’égale que la réalisation, absolument haletante, maîtrisée, cadrée. Reste pour moi une accumulation d’actions dans le dernier quart qui m’a moins séduite que la mise en place de l’intrigue.
N’ayant pas vu tous les autres films Cannois, je ne me prononcerai pas sur le bien fondé de la Palme qu’il a reçu mais, malgré toutes ses qualités, ce dernier n’est pas mon favori dans la filmographie de Bong Joon Ho. Toutefois en plus de 2h de film, pas de place pour l’ennui, des scènes de toute beauté, un thriller social palpitant, en somme, un film d’excellente facture. Le cinéma asiatique a vraiment quelque chose de singulier, d’intriguant et une aura de mystère.
Avez-vous vu ce film? Trouvez-vous sa Palme d’Or justifiée ?
Nous aimons le cinéma asiatique, et nous irons voir ce film…!
Je vous le recommande, il n’a pas volé sa palme 🙂
Une palme amplement méritée pour moi. Un film vertigineux d’une grande beauté visuelle (la scène de nuit lorsque les Kim s’échappent après avoir séjourné sous la table est un sommet) dense, intense, drôle avec une fin émouvante après un déchaînement de violence.
Mon préféré du réalisateur.
J’ai préféré Snowpiercer et Mémories of murder, mais je reconnais des qualités magistrales à ce film, et de manière générale, au réalisateur. Si ce n’est Okja que j’ai moins aimé, peut être trop Américain, je suis très enthousiaste à son propos car je trouve ses films super intelligents, souvent originaux et haletants ! Belle journée Pascale 🙂
J’adore ce réalisateur (Memories of Murder, The Host et Mother font partie de mes films de chevet) et je suis ultra contente qu’il ait remporté la Palme pour ce film que je considère déjà comme un classique et même pas loin du chef-d’oeuvre. Et je rejoins l’avis de Pascale !
J’ai préféré deux autres films de lui mais Parasite est une réussite complète aussi. Ce réal est un vrai génie car il arrive à se renouveler à chaque film, c’est dingue. J’ai très envie de voir Mother !
Belle journée 😉
Pour ma part je trouve que c’est enfin une palme d’or méritée. Je me mets à apprécier de plus en plus le cinéma asiatique et celui-ci est assez exceptionnel.
Oui, ce réalisateur m’a ravie dans tous les films que j’ai vu que lui, j’ai juste été moins convaincue par Okja. Mais le cinéma Asiatique a quelque chose de très particulier, il est dépaysant !