The dead don’t die – Jim Jarmusch
Ce film a été présenté en ouverture du festival de Cannes 2019, le mardi 14 mai. J’en ai profité pour le voir le même soir au cinéma. De Jarmusch je n’ai vu que Paterson, un film lent et doux porté par son comédien principal Adam Driver. Cette fois-ci, Jarmusch nous campe une situation pré-apocalyptique à sa façon, dans laquelle les animaux ont disparus, le jour se prolonge bien plus que de coutume, les humains flairent eux aussi une situation anormale. La Terre aurait été déplacée de son axe pour des raisons économiques et financières, le gouvernement assurant que cela ne changerait rien, et pourtant, tout change et … les morts se réveillent.
Le sujet de la destruction de son environnement par l’humain consommateur est un peu grossier, les clins d’œils à d’autres réalisateurs comme Roméro voir même à sa propre oeuvre un peu trop appuyés, les explications trop illustratives, surtout à la fin. Il y a beaucoup de maladresses et de personnages sans intérêt pour l’intrigue principale, ce qui, à la fin, gâche quelque peu la réalisation et amoindrit la portée du propos. Pour autant le ton du film, toujours indolent, et le caractère nonchalant des personnages m’ont plutôt emballée. Et puis quand même, qu’est ce que c’est drôle et ironique. Un film à voir mais en ayant bien conscience du rythme lent et de l’humour parfois absurde qu’il propose.
La lutte des classes – Michel Leclerc
Autre comédie, autre genre. Une famille Parisienne vient s’installer dans une petite maison de ville à Bagnolet, aux portes de Paris, dans le 93. Lui est un rockeur toujours engagé, elle une brillante avocate. Il est Français d’origine, elle est issue de l’immigration. Malgré leurs différences, (d’âge, d’origine, de situations professionnelles …), ils sont plutôt sur la même longueur d’onde, et inscrivent leur enfant à l’école publique du quartier avec tous les petits voisins. Malheureusement, tous les petits « blancs » s’en vont à l’école privée, et leur fils réclame à les rejoindre. S’en suit un questionnement éthique versus égoïsme sur le couple, la famille, et les grands principes.
J’ai beaucoup aimé les 2/3 tiers du film, j’ai trouvé le couple Baer-Bekhti très touchant, et juste. Il y a une intention très intéressante dans ce questionnement, sur les idées de justice un peu gauchistes qui se heurtent parfois à la réalité individualiste. C’est aussi une bonne occasion de revenir sur la fracture sociale que subit l’école actuellement, et la remise en question de l’égalité des chances, qui me semblent être une réalité. J’ai trouvé cependant la fin un peu trop loufoque en rapport au réalisme plus sage du reste du film, et l’on est pas épargné par les clichés voir les caricatures. Mais ce film parvient à désamorcer par le rire des situations gênantes et sensibles, notamment grâce à d’excellents comédiens.
Qu’avez-vous vu au cinéma cette semaine ?
Nous gardons en souvenir son fameux « Down by Law », mais c’est vieux ! Depuis les films de Jim Jarmusch nous ont laissé une impression mitigés. On l’aime ou on ne l’aime pas. Mais ce qui est certain, il a du talent. Mais c’est sa lenteur systématique qui nous effraie un peu !
Le deuxième film sera pour le petit écran !
Passez un bon weekend
Je ne l’ai pas vu, c’est bien simple je n’en ai vu qu’un, c’est Paterson. Oui la lenteur c’est sa marque de fabrique, et on y échappe pas non plus cette fois. Je serais curieuse d’avoir votre avis !
Je n’en ai vu que deux de lui, dont Pattison, et j’aime bien son flegme ! Il faudrait que je vois Down by Law, je ne connais pas du tout !
Pas du tout aimé. Ennuyeux, à mourir… 😉
Je crois que beaucoup de spectateurs ont pensé la même chose, pour ma part il y a des choses que j’ai beaucoup appréciées 🙂
Des choses, mais pas l’ensemble du métrage, rassure-moi. 😉
Effectivement, pas l’ensemble non … 😦
Pas encore vu le Jarmush et aujourd’hui les GJ ont choisi Nancy comme point de rassemblement donc pas question daller « en ville ». Par contre j’ai vu Douleur et Gloire ❤❤❤
J’ai tout aimé jusqu’ici de Jarmush sauf The limits of control, avec un sommet : Only lovers left alive que je t’encourage vivement à voir. Une merveille.
Le second, malgré Édouard Baer ne m’a pas fait me déplacer. Un tort peut être…
Je ne verrai sans doute pas la lutte des classes au cinéma mais j’espère le voir par la suite. J’aime assez le casting !
J’ai étonnamment bien apprécié le dernier Jarmusch (alors que je n’aime pas forcément tous ses films). Je pense qu’il parle d’autre chose que de la simple relecture du film de zombies, je le vois quasiment comme un film qui parle du spectateur d’aujourd’hui, et comment il est responsable également à son tour de ce cinéma qui ne sait plus se renouveler, au point de dire des banalités. Je l’ai trouvé très pertinent et pas aussi grossier qu’il en a l’air.
Rebonjour Aurore, La lutte des classes (pas encore chroniqué sur mon blog) est un film très réussi et puis j’adore Edouard Baer. Bon dimanche.
Je n’ai vu aucun de ces deux films donc ton avis est sympa pour me faire une idée. Pour ma part plus une attirance pour le second, sachant que le 1er a plu à nombre de personnes. Bonne journée