Après Get Out, ce thriller politique qui met en exergue avec brio la difficile relation des USA avec sa population noire et le passé sanglant qui les lie, je suis allée voir ce documentaire « I am not your negro ». Le réalisateur, Raoul Peck, y fait revivre les écrits de James Baldwin, auteur ayant milité aux côtés de Malcom X et Martin Luther King pour les droits civiques des noirs aux Etats Unis. C’est au travers de la voix de Samuel L. Jackson que s’exprime le poète activiste, décédé en 1987. Le constat est amer, et malheureusement encore d’actualité dans un contexte mondial fragile et sous tension.
Un récit d’époque ….
Le récit s’attache à des figures politiques noires américaines dont le nom est connu du monde entier, de Malcom X à James Baldwin, en passant par Martin Luther King. Entre images d’époques et images d’aujourd’hui, le texte de James Baldwin déroule l’histoire, mettant en exergue la violence inouïe mais aussi le trouble de cette société, à la fois brutale et percluse de culpabilité, qui ne sait pas bien comment se comporter, et se perd dans ses activités futiles. Une nation immature, jeune et superficielle.
… Qui résonne encore aujourd’hui.
Au delà des noirs Américains, l’auteur brossait une image de l’Amérique complexe, qui se cherche, à la fois puissance mondiale et géant fragile. Un magnifique appel à la fraternité, teinté toutefois de pessimisme devant cette face sombre d’un pays qui s’est construit sur la violence, depuis le génocide indien jusqu’à l’esclavage des noirs. Le documentaire vise juste, fort, même s’il tourne parfois en rond, imprime dans le cœur une émotion intense, et fait écho à nos situations actuelles, à notre manque évident de tolérance, à notre peur de l’étranger, si profondément ancrée.
Pour résumer : un documentaire à voir
Entre témoignages de James Balwin, magnifique orateur, d’images d’époque, d’images récentes, le documentaire « I am not your negro » est une oeuvre à voir, utile et indispensable pour se rappeler que les équilibres sont fragiles à maintenir.
Nb : Dans la version en VF, la voix off est Joey Starr. Ce documentaire, avant d’être distribué au cinéma, fut diffusé sur Arte.
L’avez-vous vu ? Allez-vous souvent voir des documentaires au cinéma ?
J’ai vu la bande annonce de ce documentaire, d’habitude ça ne m’intéresse pas tant que ça mais celui-là a vraiment l’air d’être intéressant. Surtout quand c’est un sujet aussi passionnant !
Bonjour Eva ! Il fait beaucoup réfléchir sur ce sujet, sur les US, le racisme mais aussi sur l’humanité en général. Ça chamboule !
Je l’ai vu sur Arte , ce documentaire sonne tellement actuel! Voir ses images d’archives où les Noirs sont maltraités, ça me met en colère, j’en avais la gorge noué à la fin du film.
Les mots de James Baldwin sont justes, plein de vérité et de puissance. Il est triste de constater que le racisme est toujours présent dans notre société.
Hello 🙂 Je trouve que ça s’inscrit dans un contexte actuel qui nous rappelle que nos équilibres sont fragiles, et qu’il ne faut pas oublier que ces luttes ne sont pas si lointaines ! Un très beau docu, j’adire les voir au ciné, c’est top qu’ils fassent ça !
Je suis ravie de l’avoir vu également. Tu as raison, c’est un documentaire à voir absolument. Après, je regrette qu’il m’ai manqué certaines clés.. J’aurais aimé avoir parfois plus d’explications sur certains aspects du racisme aux Etats-Unis. Je suis parfois ressortie avec plus de questions et je trouve toujours ça dommage pour un documentaire. Mais je chipote bien sûr parce qu’il faut absolument voir ce film !
Il est assez lyrique et moyennement factuel, le fil conducteur est ténu, c’est ce que je me suis dis en sortant.Toutefois, j’en garde une belle empreinte 🙂
Rebonjour Aurore, j’ai vu ce documentaire et je l’ai bien apprécié même si j’aurais aimé qu’il soit plus structuré. C’est un peu brouillon mais le regard de James Baldwin m’a émue et on ne doit pas oublier à l’époque de Trump (j’espère ephémère) qu’il vaut toujours mieux être blanc que noir aux Etats-Unis. Quand on pense que l’abolition de l’esclavage (!?) date de 1865 et que 100 après, il y avait les places de bus ou les fontaines ou les toilettes réservés pour les « coloured » people. Bonne après-midi. Sinon, les documentaires, j’aime assez. J’avais aimé ceux sur Divine et sur Janis Joplin.
Avc Trump on est pas à l’abri d’un sérieux retour arrière, clairement ce doc est d’actualité. Oui il part un peu dans tous les sens, mais il est beau et indispensable je crois bien !
J’aavais bien aimé celui sur Janis Joplin, et pas vu l’autre ( tu ne parles pas du film Divines ? »
Ce documentaire m’a passionnée. Cela tient à la personnalité exceptionnelle de James Baldwin que je ne connaissais pas. J’étais aimantée par son discours et sa façon de le faire passer. Quelle présence quel charisme !!!
Et les documentaires actuels m’ont plus émue et impressionnée que certains films : L’opéra, À Voix haute, Qu’est-ce qu’on attend ?… Et j’en oublie peut-être.
Complètement d’accord, malgré une structure surprenante voir étrange même, on est aimanté par ce documentaire, cette personnalité ( je ne le connaissais pas non plus), j’ai été tellement remuée. A voix haute m’a étrangement beaucoup remuée, je l’ai adoré !! Je trouve que la qualité des docu en ce moment est très grande !
oui c’est vrai que les documentaires gagnent largement en qualité ces derniers temps et moi qui suis pas a priori très axé docu au cinéma la je vais souvent dans les salles pour en voir..après à voix haute et le concours celui ci vu la semaine passée- pas vu sur arte mais il faut dire que je n’allume jamais ma TV hélas- est formidable et la voix off de Samuel L Jackson est vraiment magnifique et donne une puissance émotionnelle évidente au discours de Bladwin un auteur que j’avoue un peu honteusement je ne connaissais pas du tout..
Tu n’es pas le seul à ne pas le connaitre, on est nombreux, et c’est aussi ça qui est génial avec les documentaires, c’est découvrir des réalités historiques et réfléchir à notre situation présente. Belle journée à toi !