« L’ombre des femmes » ou encore une bonne occasion de retrouver la jeune et jolie Vilama Pons. Certes, elle n’a qu’un petit rôle et c’est l’atmosphère du film, son noir et blanc rugueux, ses décors de classe moyenne et l’idée de scénariser cette chronique ordinaire qu’est la tromperie dans un couple, qui m’a donné envie de le voir. Pierre et Manon s’aiment, pour le meilleur et pour le pire, dans l’adversité, travaillant main dans la main à la réalisation de documentaires, tentant de s’échapper de leur conditions de vie difficiles, ensemble.
Pourtant, l’un va rencontrer une étudiante en doctorat dont il ne se passera plus du corps, et l’autre un amant de passage qui lui donnera l’illusion tendre d’être aimée, quand son mari ne la regarde plus vraiment. Que d’excuses on se balance à la figure pour justifier ses tromperies. Que d’images il se forme dans la tête de l’être trompé, qui touchant l’objet du désir, se l’imagine touchée par un autre. « C’est comme ça que tu baisais avec lui?« , et le cortège de méchancetés, très bien filmées par la caméra de Philippe Garel. Réalisation feutrée, en retrait, pour laisser libre place aux personnages, mais réalisation tendue, intelligente, mise en lumière par cette image si particulière d’un noir et blanc qui nous rappelle cette ombre de l’adultère …
Fable ni vraiment noire, ni vraiment blanche, qui ne se passe ni si bien ni si mal, « L’ombre des femmes » conte un morceau de vie passablement ordinaire sans complaisance et de manière poignante. L’intensité des comédiens, la lumière aussi douce-amère que l’histoire qui se raconte, l’originalité de la réalisation et du rythme pour un thème pourtant archi filmé et balisé, font de l' »Ombre des femmes » un petit bijou, court et dense, lucide, débarrassé des clichés liés au thème et courant à l’essentiel. On y verra également un côté féministe, oui les femmes sont des hommes ordinaires …
Le dernier Philippe Garell est un film marquant, qui remue, que l’on se soit déjà retrouvé confronté soi même à ces questions, ou non. Un vrai beau moment de cinéma.
Il ne me tentait pas celui-ci mais vu ta critique, pourquoi pas ?
Il est très particulier mais mérite d’être vu, c’est un film sensible, et bien réalisé.
Un sujet classique, mais vous en parlez si bien !
Rhooo merci ! Le film en parle encore mieux que moi !
J’aime bien Vimala Pons, je l’avais vu dans La fille du 14 juillet. Elle est d’une grande fraîcheur mais j’aimerais la revoir pour juger de ses qualité d’actrice car je ne me souviens plus vraiment ce qu’elle donnait !
Je suis pas toujours fan de Philippe Garrel. J’avais beaucoup aimé Les amants réguliers mais Un été brûlant et La frontière de l’aube m’avaient passablement ennuyée ! Du coup,j’attendrai un peu pour le voir mais je garde l’idée sous le coude en cas de séance ciné improvisée !
C’est mon premier film de lui, et je verrais bien les autres, mais ‘après les critiques, celui-ci serait son meilleur ! Concernant Vilama Pons, je l’ai découvert plus tard que toi dans « Vincent n’a pas d’écailles », seule vraie bonne surprise du film !