Revue ciné : The Fits & Ouvert la nuit

1The fits – Anna Rose Holmer : Toni pratique la boxe. Petit garçon manqué, elle évolue dans un univers masculin. Jusqu’au jour où la voilà observant les filles des autres cours, des danseuses. Elle aimerait évoluer avec elles, gracieusement. Elle abandonne progressivement la boxe pour la danse, devenant, par la même occasion, plus une petite fille qu’un petit mec avec des tresses. Même si la réalisatrice a choisi la métaphore pour traiter de son sujet, j’ai compris qu’elle nous parlait de ce passage entre l’enfance et l’âge adulte, avec l’entrée difficile dans l’adolescence.

Il est question de crise d’épilepsie et de corps que l’on ne maîtrise plus tellement bien. Peu bavard, film d’atmosphère et d’ambiance, The fits est un petit ovni, porté par le mouvement, et l’immersion sensorielle. Très court, relativement épuré, il offre au spectateur une expérience singulière et inédite, à suivre Toni, brillamment incarnée par Royalty Hightower.  N’y allez pas pour les chorégraphies, ce n’est pas l’essentiel, l’essentiel est dans le mouvement, les couleurs et les regards. Reste un ensemble légèrement trop timide pour séduire pleinement. 

1Ouvert la nuit – Edouard Baer : Edouard Baer une figure aimée des Français, par son verbe assurément, et par ce minois charmant, vivante image du théâtre.  Le voilà au cinéma avec son propre film, qui raconte les aventures d’un directeur de théâtre à la veille de la première. Ce directeur de théâtre, Luigi, semble complètement déconnecté de la réalité, préférant boire des verres et voler des singes avec sa stagiaire plutôt que d’aller réclamer le chèque qui lui permettra de payer ses salariés. A l’image de cet homme, le film est à la fois foutraque, brouillon et attachant. 

Attachant malgré les défauts, c’est ce que le film et son personnage laissent comme empreinte au spectateur. La réalisation, la mise en scène et le rythme semblent peu rigoureux, parfois mal orchestrés, laissant des répliques pourtant diablement drôles en soi tomber à plat. En revanche, Edouard Baer donne de l’amour à son public, et à Paris, qu’il filme toute une nuit, du Pont Alexandre III à Faidherbes. Les inconditionnels d’Edouard Baer prendront plaisir à se balader avec sa fantaisie jusqu’à trouver son clown triste. Reste toutefois la sensation d’un caprice d’artiste au rythme bancal et à la finalité incertaine.

6 réflexions sur “Revue ciné : The Fits & Ouvert la nuit

  1. lacavernedhaifa dit :

    The fits de Anna Rose Holmer, j’en ai entendu parler ! Il me tente beaucoup. J’adore la danse et ce genre de film je suis sûre qu’il me plaira ! D’ailleurs en ce moment je lis Une vie en mouvement de Misty Copeland, la première danseuse étoile noire. C’est un récit autobiographique, je pense que ça pourrait te plaire ! 🙂 😉

    • auroreinparis dit :

      Je ne connais pas du tout, mais j’aime bien les récits sur la danse, merci pour ton conseil !
      Concernant The Fits, la danse n’est pas complètement au coeur du film pour être réaliste. Mais il a de grandes qualités quand même !

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