Revue ciné internationale : Ma’Rosa et Le disciple

1Ma’Rosa – Brillante Mendoza : Je croyais aller voir un documentaire, la réalisation caméra au poing et l’image de mauvaise qualité d’une Manille boueuse m’avait confortée. J’ai réalisé que j’avais en réalité vu un film de fiction dont le visionnage m’a laissée sceptique, autant sur la forme, plutôt pénible à suivre, que sur le fond. Ma’Rosa et son mari se sont faits arrêter pour trafic de drogue, et la police leur demande une somme exorbitante pour les laisser sortir. Brillante Mendoza, le réalisateur, met au premier plan la dénonciation de la corruption aux Philippines, mais le fait sans grâce.

Si l’on peut arguer que le réalisateur filme dans l’urgence, pour montrer au monde entier ce qui se passe dans son pays, j’ai trouvé dommage de ne pas donner plus de finesse à la réalisation, d’attention à l’image et de cadre à sa direction d’acteur. L’actrice Jaclyn Jose a reçu à Cannes un Prix d’interprétation, ce qui me surprend, compte tenu d’une prestation en pilote automatique. Je suis loin d’être convaincue par cette sorte de docu-fiction caricatural qui m’a laissée complètement à côté de l’histoire et de la cause exposée. Toutefois, la critique a largement salué Ma’Rosa.

1Le disciple – Kirill Serebrennikov : Nous quittons la chaleur humide des Philippines pour la Russie,  à la rencontre d’un adolescent qui semble vivre une crise mystique. Sa mère s’aperçoit qu’il sèche la piscine, il lui rétorque que c’est à cause de sa religion. Elle n’y prête pas garde, et en plaisante. Le ton est plutôt léger, on se moque gentiment de nouvelle lubie. Cependant le gamin s’enfonce dans ses idées religieuses, citant la Bible dès qu’il ouvre la bouche. Il devient de plus en plus obtus, interprétant à la lettre chaque mot de son précieux livre qu’il ballade absolument partout avec lui. Le ton relativement léger du début devient de plus en plus grave.

Brillamment interprété, Le disciple séduit par la tension qu’il instaure, de plus en plus palpable, à mesure que Veniamin s’entête à coups de tirades théâtrales. Éprouvant, le film décrit très intelligemment comment un adolescent parvient, en interprétant à sa sauce les écritures, à aboutir au plus pur des fanatismes religieux. Le thème, à la fois sensible et original, est souligné par une réalisation haletante faits de longs plans séquence.

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