Depardieu et Benoit Poolvorde dans un film des compères Délépine et Kervern, il ne m’en fallait pas plus pour décider de me rendre au cinéma. Le père et le fils se rendent au salon de l’agriculture, comme tous les ans, c’est leur seule semaine de « vacances » de toute l’année, et le fils s’apprête à « faire a route des vins », sans sortir du salon. Bruno, le fils, craque un peu, ça marche pas fort avec les femmes, il en a marre de trimer derrière le cul des vaches et rêve d’une autre vie. Son père en profite pour lui proposer de partir faire la route des vins, mais pour de vrai.
J’avais aimé Le grand soir, et même si le pitch de cet opus ne me tentait qu’avec tiédeur, le casting m’amenait dans une salle obscure suivre les aventures de Bruno, Jean et le jeune chauffeur de taxi, Mike. Les personnages un peu lunaires, gentils et perdus, nous attachent à eux, autour d’un scénario drôle et légèrement barré. Plus accessible que leur dernier opus, Saint Amour est aussi plus tendre, plus doux, plus joyeux tout en sortant des sentiers battus. Dans un contexte de terroir, le film en profite pour passer quelques messages intéressants comme la fierté de travailler la terre, l’importance de la filiation, le bonheur du lâcher prise et l’ouverture d’esprit.
Des scènes drôles, des scènes inattendues, de l’humour, de la tendresse et pas mal de folie, voilà ce que nous offre cette charmante comédie, portée par deux colosses du cinéma et un jeune qui monte inexorablement, Vincent Lacoste. C’est un vent de liberté qui souffle sur la caméra des deux anciens de Groland, ce cinéma a de la terre sur les mains, du rouge aux joues et un cœur qui bat. Il est loin d’être parfait, le rythme est un peu inégal, pas toujours percutant, mais il donne le sourire.
Légèrement barré, frais, Saint Amour se déguste comme un bon petit verre de vin rouge, avec plaisir et légèreté.