Revue cinéma : Makala – Santa & Cie

Makala est une sorte de docu-fiction, ni vraiment un documentaire et pas non plus tout à fait un film. On suit, durant 50 très longs kilomètres, Kabwita, qui après avoir abattu un arbre à lui seul, fabriqué son charbon, pousse un vélo surchargé sous un soleil implacable, le long d’une route sans concession. Cela se passe en  République démocratique du  Congo. Ici, pour gagner de quoi soigner son enfant malade, et à peine plus, un homme se tue à la tâche sous nos yeux d’Européen gâté au ventre toujours plein. Je suis sortie de cette séance sans trop savoir ce que j’en pensais.L’image est magnifique, certains plans confinent au sublime, au tableau, à la poésie. Mais devant nous, c’est un homme qui peine, qui souffre. Je comprends l’intention du réalisateur, et la matière brute qu’il se devait d’exploiter, et dans le même temps, j’ai souffert avec Kabwita, et tous ces autres, qui triment, si dur, pour si peu. Un film lent, long, au rythme de ces 50 kms d’efforts sous le soleil, de nuits à la belle étoile, et de ceux qui brisent ses rêves, à l’arrivée dans la grande ville. Je ne sais toujours pas ce que j’en pense, mais Makala ne laisse pas indifférent. 

On change totalement de registre. Abandonnons le soleil implacable d’Afrique pour l’univers glacé de la Laponie, et retrouvons le Père Noel. Celui-ci rencontre un gros problème cette année puisque ses 92000 lutins sont tombés comme des mouches, atteints d’un mal jusque là inconnu. Santa Claus doit alors descendre dans le monde des humains, pour s’en aller quérir de la vitamine afin de les soigner. Sauf que les humains et les enfants, notamment, sont bien différents de ceux dont il a l’habitude dans la nuit du 24 au 25. Quand ça dort pas, ça piaille, ça hurle, c’est relou.

Même si j’ai ressenti une petit déception, Santa & Cie est un très joli film de Noel, porté par un Alain Chabat parfait en Père Noel, et un casting à la hauteur. Quelques longueurs, un peu trop de rebondissements pour me satisfaire, mais un film plein de tendresse, de joliesse, et de répliques pleines d’humour. Ce n’est pas les nuls, ce n’est pas les Robins des bois, mais ça reste du Alain Chabat, sa patte, son ironie parfois un peu moqueuse, ses blagues 1er degré à prendre au 8ème. Il ne restera pas culte, comme d’autres de ses réalisations, mais il se regarde très agréablement.

8 réflexions sur “Revue cinéma : Makala – Santa & Cie

  1. matchingpoints dit :

    Deux films très contrastés mais très logiques par rapport aux fêtes de fin d’année ! D’un côté toute cette misère dans le monde et de l’autre la joie d’une vie bien meilleure. Mais nous en parlons comme si les avions vus…
    Que le cinéma va vous manquer ; mais faites comme nous, nous sommes allés au cinéma en Inde, moment inoubliable !
    Bonne soirée

    • auroreinparis dit :

      Bonjour 😀
      Oh Oui le cinéma va nous manquer c’est indéniable ! mais le voyage nous apportera bien autre chose, c’est docn un moindre mal !
      Je vous recommande Santa avec des enfants, c’est quand bien sympa !

      Belle journée 🙂

  2. pascale265 dit :

    C’est audacieux de mettre Makala et Santa dans la même hotte.
    Par lâcheté je n’irai pas voir Makala souffrir. Je vais pas trop mal ces temps ci je n’ai pas envie de misère. Je vois très bien ce que tu veux dire. Le gouffre entre notre opulence et ces vies de torture est très culpabilisant même si là n’était pas le but du réalisateur.

    Santa est une sucrerie même si les longueurs (la mafia russe et cette ridicule poursuite (la femme sur le dos du mec !!!) et le frangin relou) sont mes réserves. Je me suis bien amusée.

    • auroreinparis dit :

      Makala m’a laissé une impression en demi-teinte, en ce moment j’ai aussi du mal avec la souffrance du monde, quand je suis confortablement installée dans mon fauteuil de cinéma.

      Santa & Cie c’est très sympa, et j’ai énormément de tendresse pour Alain Chabat ! Belle journée 🙂

  3. dasola dit :

    Bonjour Aurore, concernant Makala, j’ai aimé. J’ai suivi avec intérêt les 50 kms parcourus. J’aurai aimé aider Kabwita. On oublie que c’est un docu-fiction. J’ai aimé les paysages, le peu de dialogue. En revanche, abattre un si bel arbre pour en faire du charbon de bois, quelle tristesse. Les gens de la ville sont sans pitié. Il n’y a pas de solidarité. Un des films qui sera dans mon « top » de l’année. Bonne journée et très bonnes fêtes de fin d’année.

    • auroreinparis dit :

      Bonjour Dasola, je n’ai pas été autant saisie que toi par Makala, je ne saurais si c’est la lenteur, l’indolence de la réalisation mais je suis sans doute un peu passée à côté ! Belle journée à toi en ce jour de révéillon !

  4. filoubazart dit :

    Makala j’ai préféré éviter malgré maintes occasions d’y aller… documentaire +très contemplatif : film pas vraiment pour moi et pas forcément en ce moment ou j’ai tendance à roupiller un peu dans les salles de ciné des que la caméra bouge pas un brin, à force de trop faire de choses et de dormir très peu forcément on en paie les pots quand l’obscurité se fait :o)
    Dans sata et cie elle bouge bien la caméra, il ya ce qu’il faut d’actions de dialogues bien senti d’acteurs charismatique en diable et surtout une comédie qui ne prend pas le spectateur pour un crétin : bref j’ai beaucoup aimé et moi je la mettrais quasiment du coté de ses meilleurs films à chabat exception faite de la cité de la peur hors concours d’autant plus que c’est pas lui qui réalise :o)

    • auroreinparis dit :

      Ah ouais, Santa et cie t’a conquis ! J’avoue que Makala, j’ai eu un peu du mal à ne pas dormir moi aussi … enfin ! Année cinéma terminée en 2017 zn beauté, maintenant, plus de salles obscures pour un moment !Belle journée !!

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