Johnny est en charge de la ferme de son père, perdue au fin fond du Yorkshire qui, suite à un accident ne peut plus assurer le travail comme auparavant. Accoucher les vaches, nettoyer les étables, réparer les clôtures, vendre les bêtes, un travail de titan, qu’il accomplit de mauvaise grâce. Et pour se détendre, il boit dans les pubs jusqu’à l’ivresse morbide, et se tape des petits mecs brutalement et sans tendresse. Il parle peu, et toujours mal. Il ne sourit pas. Puis un jour, un travailleur Roumain débarque pour les aider lors de l’agnelage, un homme doux et calme, travailleur, minutieux, qui va déclencher quelque chose chez ce jeune rustre.

« Seule la terre » c’est deux sublimes histoires d’amour. Une histoire entre hommes, une histoire d’apprivoisement, et de respect mutuel. Et l’histoire d’amour entre l’homme et la terre, parfois si rude, si dure, mais si indispensable. Une terre rustre comme ses habitants, malmenée parfois, qui ne demande qu’à être aimée. Pour moi, Seule la Terre est une pépite, un ovnis cinéma, autant pour la beauté de ses images, que pour la beauté de son histoire. Une sorte de Brokeback Mountain, mais à la campagne, plus brut, plus anglais, plus dur, et plus violent.  

Je suis sortie bouleversée, heureuse, charmée par cette idylle compliquée, âpre, qui ne souffre d’aucune longueur, d’aucun moment superflu. De l’apprentissage de Johnny de la douceur à celui de la perte, en passant par l’apprentissage de l’autre, du bonheur, de la tendresse, il y a de la beauté à chaque plan, à chaque scène, dans leurs sourires, leurs gestes. Romantique, romanesque mais sec, interprété à merveille par le duo de comédiens, au fil conducteur fluide, à la réalisation intense et brûlante dans ce paysage froid.

Seule la Terre est un coup de cœur. Un vrai. Un grand. Un hymne à la transcendance, au bonheur, à l’amour, à la terre.

L’avez-vous vu ? Quel est votre coup de cœur de ces dernières semaines ?