Le nouveau de Rudi Rosenberg : Présenté comme un teen moovie amusant, je le mettais sur ma liste, un peu loin, au cas où j’aurais le temps. Lorsque ce fut le cas, j’y allais sans déplaisir. Le nouveau c’est l’histoire d’un jeune garçon, d’environ 14 ans, fraîchement débarqué à Paris et qui peine à se faire des amis. Alors que son petit frère se fait des potes à tour de bras, Benoit galère. Sur les conseils de sa mère, il décide d’aller vers les autres. Non sans essuyer quelques vents. Naturellement les « loosers » de sa classe viennent vers lui, tandis qu’il tombe amoureux d’une sublime gamine aux cheveux longs, un peu mise à part elle aussi, à cause de sa mauvaise compréhension du français.

Le scénario est relativement simple, pourtant, le réalisateur parvient à nous prendre à revers à plusieurs reprises et l’humour de nombre de scènes en fait un film très agréable, comme un bonbon, qui fait rire et nous renvoie aussi à nos propres moments d’adolescence. Les personnages ont tous leur caractère, j’en ai trouvé certains réellement truculents. On a parfois l’impression d’assister à une impro, les enfants sont naturels, à l’aise et franchement drôles. A noter la présence rafraîchissante de Max Boublil en oncle un peu feignasse, jamais le dernier à donner de mauvais conseils ! Allez-y, c’est la bonne surprise de cette fin d’année, grâce à cette chronique adolescente assez peu politiquement correcte, on rit beaucoup. 

Pauline s’arrache de Emilie Brisavoine : Nous ne savions pas ce que nous allions voir, seules les affiches dans la gare RER m’avait convaincue de mettre ce curieux film dans ma liste. Pour être surprise, j’ai été surprise. Sorte de documentaire familial, comme une thérapie, Pauline s’arrache entre dans l’intimité de la famille de la réalisatrice au travers du regard de la plus jeune de la famille. Pauline est une gamine jolie mais un peu triste, dont les parents se disputent tout le temps.  On apprend beaucoup sur sa famille particulièrement atypique, entre les films anciens de famille, et les monologues face caméra.

J’ai eu beaucoup de mal au début, puis me suis attachée à cette famille loufoque, dans lequel règne un climat d’incompréhension et de non dit que la caméra pousse à éclaircir par le dialogue. Durant 4 ans, la demi-sœur de Pauline a filmé son émancipation, ses coups de gueule et ses coups de sang, tout en livrant une production particulièrement atypique et émouvante. Le format est très particulier, la démarche singulière et originale, et l’ensemble donne un documentaire poignant et assez violent aussi car c’est l’intimité d’une famille qui se trouve ainsi exposée. Pourtant, on y voit de l’amour et ce drame intimiste happe le spectateur, qui pourra y voir quelques analogismes avec ses propres drames familiaux. Un peu spécial, Pauline s’arrache est une autopsie des relations familiales plutôt crue mais livrée avec une certaine pudeur. Pour le côté « chronique familiale » il m’a fait penser à l’excellent Party Girl. 

Et vous, qu’avez-vous vu la semaine dernière ?