Les cowboys avec en haut de l’affiche François Damiens me tentait beaucoup. Il acquiert aujourd’hui une résonance particulière après les évènements du 13 novembre, et tous ces articles qui ont fleuri sur la fuite des jeunes gens en Syrie. Les cowboys se propose de retracer la quête d’un père dont la fille a disparu avec son copain, elle ne leur donne que de rares signes de vie, et son voyage l’emmène dans différents pays, entre 1994 et 2005. Il trimballe son fils à la recherche d’une gamine qu’il est persuadé de pouvoir ramener à sa vie d’avant. Mais pour lui comme pour elle, aucun retour arrière ne sera possible.

J’avoue d’emblée ma déception quand à ce film que j’attendais avec impatience. Sa construction brouillonne, son rythme lent et désordonné, sa structure ambivalente et ses ellipses trop muettes m’ont perdue et ennuyée. Les personnages manquent cruellement de charisme, même François Damiens se révèle trop braillard, trop excessif et finalement si vain. Au travers d’une réalisation qui m’a gênée, les questions que l’on touche du doigt sont néanmoins passionnantes, ce film parle de ceux que l’on oublie, dont on ne se soucie pas, de ceux qui restent avec leur angoisses et leurs questions sans réponses, ses parents dont les enfants s’en vont, radicalisés par ennui ou par amour.

Ces gens qui restent coincés avec leur obsession et leur impuissance, et ceux qui tentent de construire autour de cette absence. Cependant, je n’ai pas été saisie, bouleversée par cette construction en deux parties, ponctuée, plutôt maladroitement, par les dates sinistres des différents attentats. Il me semble comprendre la manière de construire du réalisateur, par ailleurs scénariste d’un Dheepan qui m’avait laissé froide, mais n’y adhère absolument pas.

Salué par la critique, « Les cowboys » ne m’a pas enflammée. Je reste sceptique sur la mise en scène, le message et le parti pris dans la construction du film.