En 2009, j’avais pris une énorme claque cinématographique avec Un prophète. En 2015, le réalisateur Français a fait fort en raflant à Cannes la Palme d’Or. En voyant la bande annonce de Dheepan, j’ai eu des frissons et le notais en lettre d’or des films à voir, ce qui n’est généralement pas le cas des Palmes d’or. Dheepan situe le début de son histoire au Sri Lanka, vraisemblablement dans un camp de réfugiés. Trois personnes, un homme, une femme et une gamine, s’apprêtent à fuir en Europe ensemble, avec les passeports d’une famille dont les membres sont décédés. Parvenus en France, ils décrochent un job de gardien d’une cité mal famée de région parisienne.
Le réalisateur a pris soin d’anonymiser la cité dans laquelle le film a été tourné, on y reconnaîtra toutefois la Coudraie, cité perdue au milieu des bois, dans le 78, dégradée et vétuste mais pourtant très calme. C’est là que l’ancien combattant Tamoul et sa fausse petite famille débarque pour reprendre la loge des gardiens, menant une vie tranquille, tenant de se faire accepter d’un quartier, et de lutter contre leurs solitudes. Elle n’abandonnera pas l’idée de partir en Angleterre, là où se trouve sa cousine. Jacques Audiard a transformé une banlieue paisible en zone de guerre dévorée par les luttes intestines des revendeurs de drogue, dont le piège se referme sur nos deux réfugiés.
Le film est fort, les comédiens d’une intensité vraie, le suspens permanent, la tension palpable. Le spectateur sait qu’à tout instant tout peut basculer. Il y aussi de l’humour, des scènes d’une luminosité marquante, et de superbes échanges, au delà de la barrière de la langue. Pourtant, au delà d’une atmosphère trouble, pesante, et d’une réalisation nerveuse adaptée à ce que le film raconte, certaines critiques viennent à l’esprit. Le film comprend beaucoup d’ellipses, un nombre genres imbriqués un peu trop important, et un dessin des personnages assez léger qui peuvent perdre le spectateur sur le message à recevoir. Le propos n’est pas bien clair et Dheepan m’a paru une sorte de plaidoyer anti banlieue mais aussi une critique acerbe de l’accueil réservé aux réfugiés. Enfin, la fin ne me semble pas digne d’une Palme d’Or, trop facile, trop elliptique, trop happy end.
Parfois incohérent, parfois hésitant entre pure fiction et fresque sociale, Dheepan envoi au spectateur des signaux contradictoires et semble au final, assez vain. Je ne saurais vous recommander de ne pas aller le voir, notamment pour la qualité de la mise en scène et la direction d’acteur, cependant, le niveau est bien loin de nombre de ses précédents films.
Perso, ce film m’a pas mal déçue. Il y a des choses bien mais j’ai trouvé l’ensemble assez moyen, un peu long, cliché et pas vraiment émouvant… Je me demande comment ça a pu remporter une Palme d’or…
Je suis complètement d’accord avec toi sur le côté cliché et l’ensemble moyen, je ne comprends pas non plus sa pame d’or, ni ce qu’Audiard a voulu montrer.
J’avoue qu’à la base, le film lui même ne me tentait pas plus que ça même si le fait que ce soit une palme d’or éveille toujours un peu l’intérêt quand même…. Et même si ta critique est loin d’être négative, tu ne me motives pas à franchir le pas ! Peut être en dvd alors !
Elle n’est pas négative mais sérieusement mitigée, du moins j’espère. Pour moi ce film n’a pas les épaules d’une Palme d’Or, après, tout n’est pas mauvais non plus !
Je suis d’accord avec toi, ce film ne m’a pas emballée. Trop violent et une fin vraiment surprenante…mais pas dans le mauvais sens malheureusement!
Surprenante, pas dans le « bon » sens du terme tu veux dire ? J’ai trouvé la fin trop facile et elle vient comme un cheveux sur la soupe !