Ayant vu et apprécié nombre de Ozon, été bouleversée par « Dans la maison « , j’attendais avec impatience ce dernier opus, qui s’annonçait fascinant, « Une nouvelle amie », où Romain Duris travesti en femme, dans une histoire d’amitié amoureuse compliquée par la mort de sa femme. Un triangle amoureux, une histoire de genre, une quête d’identité, le dernier Ozon raconte la vie d’un être humain qui se sent mieux dans des vêtements de femme. Il raconte aussi l’histoire d’une femme, qui tombe amoureuse d’un être en devenir.
Je suis mitigée. J’ai aimé l’originalité d’un thème peu abordé au cinéma, j’ai aimé l’angle de vue utilisé qui, loin de marginaliser cette pratique, la regarde et la montre d’un œil tendre. Se travestir en femme, être en quête d’une identité est un parcours du combattant, Virginia a trouvé en la meilleure amie de sa défunte femme, sa meilleure alliée. J’ai trouvé Duris absolument fabuleux dans ce rôle, d’une douceur matinée de glamour, sublimé par le regard de la caméra et du réalisateur. Pourtant, j’ai trouvé des longueurs qui m’ont fait bailler.Mitigée car je m’attendais à plus, à autre chose, à différent. Et en même temps, enthousiaste d’avoir été emmenée sur un terrain sur lequel je ne m’attendais pas à me retrouver.
Surprise, et à la fois ennuyée. Charmée par l’humour subtile, envoûtée par une Virginia aussi inquiétante qu’attendrissante, j’ai parfois tout de même perdu le fil, décroché d’une tension inégale. J’ai parfois trouvé que le réalisateur ne maîtrisait pas son scénario et sa réalisation comme il m’avait habituée à le faire, comme s’il avait hésité et le résultat me parait légèrement bancal. Dommage, car j’étais toute prête à adorer ce nouveau film, peut être en attendais-je plus, de maîtrise, d’efficacité, moins de roue libre, et peut être un peu moins de conformisme et de gants de velours pour ménager tous les publics.
J’ai été parfaitement séduite par le jeu de Duris et de sa compagne à l’écran, l’épatante Anais Demoustier. Cependant, aussi ambigu et sensuellement perturbant que soit le thème , il m’a manqué un petit je ne sais quoi pour faire de ce film un très grand moment de cinéma dans mon panthéon personnel.
Bien que moins enthousiastes que vous pour « Dans la maison », nous aimons bien le cinéma de Ozon. Mais nous n’avons pas envie de nous ennuyer, on gardera ce film pour le petit écran. Merci pour cette critique !
Ce n’est que mon humble ressenti, je serais curieuse de lire le votre … Je ne pense pas qu’on perde son temps à aller voir un Ozon au cinéma !
Finalement nous sommes allées voir ce film et nous partageons en très grande partie votre critique. Sujet original comme c’est souvent le cas chez Ozon, une maitrise de la photo plus que du scénario, des acteurs au top…
Il y a donc quand même pas mal de positif chez ce cinéaste, même quand on est déçus !
Je lui avais mis sur 7/10 au Grand Prix Cinéma Elle, loin derrière « Mommy » et « Whiplash » mais devant « Bande de filles ou encore « Saint-Laurent ». Ce film n’est pas parfait mais j’avais passé un bon moment. Je pense qu’il aurait été plus percutant si Ozon avait, comme tu le soulignes, moins été dans le conformisme…
J’avoue que je n’ai pas reçu la même décharge d’émotions que pour Mommy, je m’attendais à différent, plus sombre, plus noir, je ne sais pas, il y a quelque chose qui m’a ennuyée. Dommage car Ozon est un de mes cinéastes préférés !
Merci pour la critique toujours aussi pointue ! On avait très envie d’aller le voir, ayant nous aussi beaucoup apprécié Dans la Maison, mais du coup on hésite un peu plus là…
C’est pas un mauvais film du tout, il soulève des questions difficiles et Duris est dingue dedans. Cependant il y a un mais … et c’est dommage.
Je l’attendais impatiemment aussi ! Je l’ai trouvé hyper malsain mais je pense être un peu plus enthousiaste que toi à son sujet. On sent que tu as aimé mais que tu en est ressortie un peu déçue malgré tout…
En tous cas, je trouve que c’est un film qui ne s’oublie pas de par son thème !
Oui j’ai aimé Romain Duris, mais je trouve qu’Ozon ne l’a pas traité de manière originale. D’un autre côté c’est un parti pris interressant de faire de Virginia, qui est un peu considérée comme un monstre, un personnage tout à fait conformiste, père de famille en banlieue … Je ne l’ai pas trouvé malsain, j’y serais allée encore plus à fonds. Je suis mitigée, et en même temps je pense que le réal a réussi à perturber son public, donc bien joué 🙂
Ce film m’intrigue mais je ne sais pas si j’aurai le temps de le voir au cinéma… en tout cas, je tenterai quand même le coup chez moi
Un Ozon c’est toujours à voir à mon avis !
déçu comme toi par le film alors que moi aussi je suis un inconditionnel de Dans la Maison et d’autres films d’Ozon…je développerais évidemment dans ma chronique à venir les raisons de ma déception mais je suis assez proche de ton avis..le traitement d’Ozon sur un tel sujet est trop distancié, trop proche de la fable et du coup n’exploite pas les enjeux dramatiques et transgressifs de départ.. Duris est pas mal mais ne m’a pas convaincu à 100% dans sa prestation par contre mon Anais en revanche m’a comblé d’aise dans un rôle finalement plus troublant que celui du Duris :o) bonne soirée à toi!!
C’est vrai ça, Anais est plus trouble que Duris dans ce rôle. Elle tombe amoureuse d’un homme qui s’habille en femme, qui se présente au début à elle comme une copine, je suis bien d’accord avec toi que c’est elle le véritable mystère du film. Dommage que ça ne se perçoive pas assez durant la projection, et que comme tu le dis le sujet est trop distancié …