Voilà maintenant près de 6 mois que je suis devenue végane. J’ai passé 31 ans sans manger de viande car mes parents n’en mangeaient pas. Mais sans vraiment que ça n’ait de place, je ne me contentais de ne pas manger de viande. Il y a dix ans, j’ai lu un article sur l’industrie du lait, qui m’a interpellée. Cette lecture a planté une graine. A 32 ans, après beaucoup hésitations, j’ai enfin décidé d’arrêter le poisson et les fruits de mer. J’étais devenue végétarienne. Mon basculement dans le véganisme a été une suite de déclics, de dépassements de peur et d’accompagnement par les livres, les documents, et les discussions avec mon conjoint. Je savais que je deviendrai végétalienne, je ne savais juste pas quand.
Même si je les ai lus après avoir basculé, je voudrais vous présenter deux livres d’une grande richesse. Ils ont, chacun à leur manière, des réponses et même des questions pour les omnivores, qu’ils aient déjà entamé une réflexion végétarienne ou non, mais aussi pour les végétaliens ayant entamé leur transition. Parce que même si l’on est convaincu, on peut être perdu : ne pas savoir communiquer, se sentir seul, avoir peur de ne pas bien se nourrir … Et ça ne fait jamais de mal de reprendre une petite couche de compassion.
Plaidoyer pour les animaux – Matthieu Ricard
On ne présente plus ce fer de lance de la pensée bouddhiste dans notre pays, et je vous en avais déjà parlé tant son Plaidoyer pour le bonheur avait été d’une grande aide dans ma vie. Plaidoyer pour les animaux est un livre dont j’entendais parler depuis un moment, mais que je ne souhaitais pas lire. Torturée déjà par mes arrangements de conscience, ma volonté de réduire ma consommation de produits laitiers mais désespérée d’abandonner le fromage, et notamment la raclette qui trônait au panthéon de mes plats préférés, j’avais préféré le laisser de côté. Parce que je savais qu’à le lire, je ne pourrai plus me mentir, je savais qu’il serait un électrochoc radical, je n’étais pas prête. Et effectivement, je me suis épargnée ce violent coup de pied aux fesses, et c’est seulement une fois ayant cessé de manger des produits animaux, peut être une semaine ou deux après, que j’ai eu le courage de le lire. Si vous avez besoin d’un déclic, si vous cherchez le texte qui vous mettra face à vos contradictions sans que vous ne puissiez plus jamais les ignorer, celui-ci est fait pour vous. Si vous avez déjà basculé, il donne de nombreuses clés pour répondre aux questions souvent pièges et de mauvaise foi auxquelles vous ne manquerez jamais d’être exposé en tant que végétarien et plus particulièrement végane. Ce livre s’adresse à tous, il est très dur, j’ai beaucoup pleuré, mais il est aussi bourré d’espoir, de compassion et de bienveillance, tout en restant toujours très factuel, comme Matthieu Ricard a l’habitude de l’être. Si je me peux me permettre, Plaidoyer pour les animaux m’a donné la foi de me projeter dans cette nouvelle vie.
Les animaux ne sont pas comestibles – Martin Page
Ce live a été offert à mon conjoint par sa mère. C’est drôle, d’ailleurs, que ce soit à nous que l’on offre ce type de livres. Toutefois, ces lectures sont toujours instructives, notamment quand les auteurs partagent une expérience personnelle. Et c’est le cas de Martin Page, auteur Français dont je n’ai d’ailleurs (encore) rien lu d’autre. Ce qu’il propose dans ce livre n’est rien d’autre que son expérience, un compte-rendu de ses connaissances et une formidable occasion de trouver un écho à ce que l’on ressent. En devenant véganes, nous sommes entrés dans une communauté minoritaire décriée, qualifiée d’extrémiste, raillée, moquée et ridiculisée. C’est incroyable. Mais c’est vrai. Et la voix de Martin Page fait comme écho à nos propres expériences. S’il devrait être lu par tous, car il apporte une vision politique et écologique de cette lutte, il est avant tout un récit personnel à la fois dédramatisant, et joyeux. Il a réussi à devenir végane. Alors pourquoi pas vous ? Vous aimeriez, mais vous avez peur. Vous aimeriez, mais vous vous sentez seuls. Ce livre s’adresse à vous. Non, ce n’est pas la chose la plus aisée du monde, mais ce n’est pas non plus la peine de s’en faire tout un monde. L’ayant découpé en courts chapitres, Martin Page revient sur ses propres expériences, mais invoque aussi l’Histoire, la philosophie et l’état des connaissances scientifiques pour livrer un essai qui sera une très bonne base pour comprendre ce qu’est le véganisme, ou pour se conforter et trouver un écho, si l’on sait déjà.
Et vous, avez-vous lu des ouvrages de ce type ? Qu’en avez-vous retiré ? Les trouvez-vous efficace, ou plutôt le contraire ?
je ne lis jamais ce genre de livre, parce que comme toi « je sais » et je n’ai pas besoin de m’entretenir dans ça. ça me minerait bien plus qu’autre chose.
beaucoup de vegan que je connais tournent sans arrêt autour de cette « culture », moi je vois plutôt ça comme des livres pour expliquer « aux autres »
c’est drôle qu’on vous en offre si vous êtes déjà dans le mouvement.
je ne sais pas où se positionne ta belle-mère par rapport au végétarisme, mais desfois, les gens devraient s’offrir à eux-mêmes le cadeau qu’ils nous destinent, pas vrai?
c’est la même chose pour moi, j’ai 5 chats, tous rescapés, et mon entourage « bien pensant » essaie toujours de m’en refourguer un, genre « tu VEUX pas un autre chat? » alors qu’eux n’en ont pas un seul, et pas envie de s’encombrer avec.
sinon j’aime bcp Matthieu Ricard, je passe souvent devant ce livre, et j’espère que des gens l’achètent et qu’il change des vies.
par contre , je vais me pencher sérieusement sur Plaidoyer pour le Bonheur, tu as piqué ma curiosité.
je reviendrai te dire.
belles fêtes, Aurore.
Je suis d’accord avec toi, je pense qu’ils nous les offrent mais au fond, ils savent que nous en avons moins la nécessité, ayant déjà basculé. En revanche j’ai trouvé la lecture du livre de M.Ricard importante car je venais tout juste de basculer, j’étais encore un peu frêle sur mes jambes de bébé végane. Quand à celui de Martin Page il offre un écho, des pistes de réponse aussi, on se sent un peu moins seuls face aux brimades, car il y en a … et « comment répondre aux carnistes »(comme ceux qui veulent te fourguer un autre chat sous prétexte que tu es végan quand eux ne font jamais rien pour personne hein …). En ce sens il est aussi intéressant pour des « débutants » comme moi.
Mais nous allons les prêter à notre entourage, ça c’est certain.
Plaidoyer pour le bonheur est universel, et ça donne envie de sortir de sa zone de confort.
Merci beaucoup à toi pour ton regard sur cet article. Belle fin d’année à toi !
Vos proches ont trouvé le filon et tombent dans la facilité 🙂
Je ne lirai aucun de ces livres.
En général à de rares exceptions près je n’aime ni les témoignages ni les essais ni les biographies.
Par contre je vais voir et entendre Mathieu Ricard en conférence en janvier (avec Christophe André et Alexandre Jolien).
Pour le régime alimentaire : très rarement de la viande, rarement du poisson, peu de fromage… mais je reste omnivore.
Ah excellent cette conférence ! Tu devrais te réagler, Mathieu Riard dégage quelque chose de tellement apaisant tout en mettant un bon coup de pied aux fesses. Et les deux autres ont bien aidé à ma réflexion aussi dans 3 amis en quête de sagesse.