Irréprochable – Sébastien Marnier : Avec son aura inquiétante, Irréprochable avait tout pour m’attirer en salle. Marina Fois incarne Constance, qui quitte la capitale pour retrouver son village de Province, comptant récupérer son poste d’agent immobilier. C’est une grande et fine jeune femme qui lui ravira son poste. Au bord du désespoir, ne touchant plus que le RSA, elle en vient à manigancer pour retrouver ce poste dont elle a terriblement besoin. En outre, elle rend régulièrement visite à sa mère sur son lit d’hôpital. Cependant, le spectateur se rend vite compte de sa personnalité trouble, des illusions dont le personnage se berce, devenant rapidement inquiétante.
Le film met beaucoup de temps à se mettre en place, à camper l’histoire de Constance , à dessiner sa personnalité, ses zones d’ombre et ses délires. Le rythme lent rend le temps long, jusqu’à la dernière demi-heure qui déroule son fil narratif avec moultes rebondissements. Si le scénario est prometteur et intelligent, le rythme des deux premiers tiers reste toutefois trop monocorde. Enfin, malgré l’interprétation très juste de Constance par Marina Fois qui en fait un personnage particulièrement glaçant, Irréprochable ne parvient pas à se révéler réellement perturbant.
D’une famille à l’autre – Anna Muylaert : Tiré d’une histoire vraie, ce film Brésilien se penche sur le drame qui touche trois familles. Un garçon, une fille, et une mère aimante. Sauf qu’elle n’est pas vraiment la mère de ces enfants, ni vraiment une mère adoptive. Elle les a enlevé à leur naissance, alors qu’il n’était que des poupons vagissants dans leur couveuse. Ce qui devait arriver arriva, elle est finalement démasqué et les enfants devront faire la connaissance de ceux qui les cherchent depuis leur disparition, leurs vrais pères et mères. Ce sujet est délicat, échange d’enfant, vol, une vie entière de mensonge, et de tristesse. Pourtant, le spectateur n’a pas envie de blâmer celle qui a fait basculer tant d’âmes dans le chaos.
S’il ne rentre pas au fond des choses, et laisse des questions en suspend, j’ai aimé la manière dont le réalisateur a traité ce mélodrame familial , au travers des yeux de Pierre (ou Felipe), un adolescent provocateur, en pleine crise d’identité sexuelle. Il n’a pas l’intensité que le thème aurait mérité, les séquences s’enchaînent un peu vite et de manière sibylline. Cependant, il a le mérite de ne pas en faire trop, d’être concis, court et direct, en se payant le luxe d’une tendre et jolie scène de fin.
Et vous, quels films avez-vous prévu de voir ce weekend ?
Vous nous rappelez à l’ordre – nous avons terriblement négligé le cinéma, une de nos sorties préférées, mais c’est l’époque des invitations dans les midi…On se rattrapera…
il faut bien profiter du beau temps !