Spotlight avec son impressionnant casting et son sujet sensible était LA sortie du mercredi 27 janvier. A la fin des années 90, début des années 2000 une équipe de journalistes d’investigation du Boston globe se sont mis à enquêter sur un scandale de pédophilie au sein de l’Église, fortement encouragés par leur nouveau rédacteur en chef. Remettre en cause la suprématie de l’Église, et faire parler les gens dans une communauté fortement religieuse était un pari risqué. Basé sur des faits réels « Spotlight » revient sur ces longs mois d’enquête qui ont fait vaciller une institution qui faisait régner une omerta scandaleuse. Le point fort de Spotligth est de s’en tenir à l’enquête, en suivant les journalistes, leurs découvertes, les témoignages qu’ils recueillent sans verser dans le malsain. Ils sont professionnels, et le propos l’est tout autant. Grâce à cette absence de voyeurisme et de jugement, même si les journalistes craquent devant l’ampleur de l’horreur cachée par le cardinal et l’Église dans son ensemble, le film reste factuel tout en se révélant parfaitement remuant. La réalisation est très dynamique, voir énergique, aucun temps mort, à tel point que j’ai parfois eu du mal à suivre qui était qui, tout s’enchaine à la manière d’un thriller rondement mené et parfaitement efficace.
Parlons du casting, chacun des comédiens brille dans son interprétation, parfaitement réaliste dans son rôle, en particulier Marc Ruffalo en limier tenace et solitaire. Spotlight a tout du polar classique dans sa forme et par son image, sa mise en scène minutieuse et son scénario implacable. Exigeant sur la forme comme sur le fond, il ne laisse pas de répit au spectateur, l’embarquant tambour battant dans une enquête aussi passionnante qu’horrifique, sans le moindre manichéisme. Classique, efficace, Spotlight témoigne d’une époque pourtant pas si lointaine où le journalisme papier avait encore une influence et une liberté d’enquêter sur du long terme, à contrario du journalisme instantané, « spectacle » comme on le voit aujourd’hui à l’heure des réseaux sociaux.
Au delà du scandale des prêtres pédophiles, c’est le journalisme tel qu’il est pratiqué aujourd’hui qui est mis en cause, vidé de sa substance par des problématiques de couts, ainsi que par l’ère numérique et les masses de données brassées et régurgitées, où les journalistes n’ont même plus le temps de l’analyse. Un film à voir en ce mois de janvier !
Il fait partie des films que j’irai voir dans les prochaines semaines. Nous en reparlerons donc surement 😉
Je serais ravie de lire ton avis ! Bonne journée ^^
Il est sur notre liste – of course !
Hâte de voir votre avis !
C’est noté!
🙂
Je sens que je vais y aller ce weekend 😉 Merci pour ta critique !
Pas grand chose à redire ni sur le fond ni sur la forme, le film atteint ses objectifs.
Un excellent film, passionnant et révoltant à la fois, d’une grande puissance tout en restant sobre et respectueux des victimes. Tous les acteurs sont excellents !
Complètement d’accord avec toi, c’est ce qu’on appelle un film maitrisé !
oui je l’ai vu aussi et c’est le genre de films qui met tout le monde d’accord: maitrisé de bout en bout il arrive à rendre passionnant des trucs qui ne sont pas forcément de prime abord: des consultations d’archives dans une cave, des discussions juridiques autour d’une pizza froide…. :o).. et les comédiens sobres et très investis sont épatants… de l’excellent cinéma américain auquel on pourra reprocher juste une mise en scène un peu trop classique – par rapport à des films comme Révélations de Mann ou même le récent Margin Call de JC Chandor et en meme temps le sujet de la pédophilie ne se pretait pas forcément à des audaces de mise en scène…
Oui je pense vraiment que la sobriété était de mise, je n’ai vraiment rien à reprocher à ce film qui prend du recul grâce à sa réalisation. Et la brochette d’acteurs est vraiment fabuleuse !