Arrête ton cinéma – Diane Kurys: La bande annonce ne m’avait pas particulièrement intéressée mais quelques articles enthousiastes m’ont décidé à choisir ce film parmi ceux que monsieur ne souhaitait pas voir pour une bonne après midi cinéma. Adapté du roman de Sylvie Testud, « C’est le métier qui rentre« , ce film n’est pas vraiment une comédie. Sylvie Testud joue le rôle principal, celui d’une comédienne rêvant de passer derrière la caméra pour raconter l’histoire de sa famille, un projet qui lui tient à cœur depuis des années et que deux productrices se proposent de l’aider à réaliser. Au péril de sa famille et de sa santé mentale, la jeune femme se laisse embrigadée par deux véritables empoisonneuses.
Le film repose essentiellement sur son casting avec dans le rôle des deux harpies de productrices une Zabou Bretiman surprenante et une Josiane Balasko au sommet de sa forme. Si la réalisation n’est pas extraordinaire, le fond est intéressant. Au delà du portrait acerbe d’un certain genre de personne du cinéma, c’est celui de manipulatrices parfaitement odieuses qui est brossé. Une pointe d’humour vient rendre l’ensemble plus léger. C’est moins à une critique qu’à une caricature du monde de cinéma que l’on à affaire, et c’est dans tous les cas un bon divertissement que la comédienne Sylvie Testud et la réalisatrice Diane Kurys nous ont livré.
Bang gang – Eva Husson : J’avais assez peu d’attente concernant ce film qui se présentait comme un film cru sur la vie sexuelle décadente de certains adolescents. Eva Husson, la réalisatrice, se propose de résumer deux mois d’un été spécial dans la vie de lycéens, qui vont découvrir le plaisir de se réunir pour faire l’amour en groupe tout en prenant pas mal de drogue. C’est d’abord une sensation de liberté qui les grise, avant de les meurtrir. C’est un plaidoyer à charge contre le sexe banalisé, ce sexe déprimant où chacun est « interchangeable », où les « filles se servent des garçons comme des gode michets, et les garçons des filles comme de réceptacles« .
Puis c’est la beauté et la pureté du sentiment amoureux sublimant la nudité et l’acte sexuel qui supplante la violence de ces rapports sans âme où tout le monde profite de tout le monde, une caméra à la main qui plus est. Je n’aime pas le titre (une histoire d’amour moderne), en revanche, le film, après la noirceur, met en relief la lumière de l’énergie amoureuse. Il m’a remuée, et touchée, souvent agacée également. Le thème est facile et sensible à la fois, sensationnel et relevant de l’intime. Oui le sexe peut blesser, et oui l’amour sait réparer. Certains plans sont sublimes, les jeux de lumière reflètent parfaitement les messages que portent les séquences. La fragilité de ces jeunes êtres et leur soif de découverte est subtilement filmé par la caméra d’Eva Husson. Je regrette simplement un certain voyeurisme, pourtant bien aseptisé et moralisé, dont on aurait pu se passer.
Nous aimons bien Diane Kurys mais pour ce film nous avons peur du trop caricatural ; le deuxième film semble touchant, mais cette notion de voyeurisme nous fait hésiter. On verra…
Surement pas les films à mettre en n°1 des priorités ciné mais chacun a un certain charme, à sa manière.
ah moi j’ai énormément aimé le second- j’en parle longuement demain… pour moi c’est un très beau film et je n’y ai pas vu le voyeurisme, la caméra d’Husson sait être frontale quand il le faut et pudique aussi quand c’est nécessaire de l’être… le film laisse des avis mitigés mais rarement indifférent et je suis largement dans la 1ere catégorie…par contre le Kurys j’avais des invits pour le voir mais franchement il me dit rien j’ai lu le bouquin au départ que j’avais déjà trouvé too much et caricatural et j’ai vu que la cinéaste en avait rajouté une couche à ce niveau là et la bande annonce et la prestation de Balasko semblent le confirmer…:o) bonne soirée à toi..
J’ai été surprise par bang gang. Je l’ai trouvé un peu « voyeur », peut être même un peu « moralisateur », et pourtant j’en suis sortie très touchée et je suis d’accord avec toi sur la qualification de » très beau film ».
Pour le premier, on peut s’en passer aisément, en effet !