J’avais placé ce film au sommet de ma liste, ce film Israélien m’intriguait. Une institutrice de maternelle, un enfant surdoué et poète, et le monde entier qui s’en fout. De l’or sort de la bouche de l’enfant sous forme de mots, et il n’y a qu’elle pour s’en soucier, pour comprendre, pour l’admirer et le soutenir, le pousser dans cette voie. Le petit n’a plus que son père, qui se fiche éperdument de la poésie de son fils, alors, elle va s’occuper de lui. Trop. Beaucoup trop. Jusqu’où ?
Le film est étrange, lent, les plans fixes, mais très beau. Introspectif, sensible au moindre geste, au moindre mot des personnages, la caméra capte la sensibilité brute des personnages. De la beauté de l’enfant à l’hypersensibilité de la femme, jetée à corps perdu dans une cause désespérée. J’en parle à chaud, je n’ai pas encore eu le temps de digérer. J’ai aimé la lenteur, l’introspection, l’intimité avec cette femme, la naïveté de l’enfant, son intelligence, et sa tendresse. Je l’ai trouvé aussi parfois très déroutant, dérangeant, gênant.
Le spectateur se trouve dans une situation de tension permanente, sur le front de la femme se lit l’inquiétude perpétuelle,et dans son regard la tristesse dure, la détresse profonde. « L’institutrice » est avant tout un portrait de femme qui se trouve à un carrefour, et ne souhaite pas lâcher ses convictions, et ses convictions s’incarnent dans ce petit garçon surdoué, qu’elle compare même à Mozart. La réalisation est à la fois parfaite pour servir le propos et à la fois trop rigide pour faire réellement passer l’émotion et les sentiments.
J’aime les films lents, qui laissent les regards exprimer, et les réalisations froides, mais je reste à la fois éblouie et troublée par ce film Israélien qui nous dessine un beau portrait de femme et celui d’un pays très perturbé … Navad Lapid a réalisé précédemment un film qui avait été salué par la critique « Le policier », j’ai bien envie de me plonger dedans. L’institutrice me semble projeté dans assez peu de salles, j’ai eu beaucoup de chance de pouvoir le voir dans le MK2 de Nation, il ne passe pas dans les gros complexes comme Châtelet, La défense ou Bercy … Bien dommage !
Il vous intrigue autant que moi ?
Ta critique m’intrigue bien en tout cas! ça me dirait bien de voir ce film!
Il faut savoir qu’il est spécial, la réalisation un peu froide, mais il est tout de même très beau …
Il va falloir le trouver en Province !
Déjà qu’à Paris c’est compliqué … Il y a des affiches partout mais je ne l’ai trouvé que dans mon ciné de quartier ! ( j’étais d’ailleurs très agréablement surprise !)
J’ai très très envie de le voir… Je lis ta critique en diagonale mais on en reparlera 🙂
Il passe dans peu de salles, j’ai eu de la chance de l’avoir dans mon ciné de quartier. Très particulier, mais il a du charme ce film …