Gemma Bovery – Anne Fontaine

photo 2 (1)Un film avec Fabrice Luchini, qui se passe à la campagne, évoquant l’Emma Bovary de Flaubert? Il n’en fallait pas plus pour que je m’y précipite le jour de sa sortie. L’histoire sa passe dans la campagne Normande, Martin est un paisible boulanger, ancien bobo parisien revenu en Normandie sept ans plus tôt pour reprendre le commerce familial. Il n’est pas extrêmement enthousiaste de sa nouvelle vie, mais il a la paix, et ça, ça lui va bien.  Jusqu’au jour où un couple d’Anglais s’installe en face de chez lui, et qu’il crois le regard de la jeune femme … Gemma Bovery … Et son mari se nomme .. Charles !

Je recommande d’avoir lu l’oeuvre de Flaubert pour bien s’imprégner et comprendre le film et nombre de ses subtilités. Emma bovary est une héroïne de romain qui m’a marquée, c’est par elle que j’ai découvert Flaubert et que je me suis laissée happer par son univers.  Autant vous le dire, j’ai beaucoup aimé ce film qui m’a faite rire grâce à l’humour des répliques de Luchini, comédien hors pair, jamais aussi bon que dans des tirades littéraires. Gemma est une véritable Emma Bovary, incarnant la vacuité de la vie d’une femme mariée, qui s’ennuie et se perd dans des passions dévastatrices. On lui connait un destin tragique et son voisin, amoureux transi, se met en tête de lui éviter de finir de la sorte …

Gemma Arterton (déjà aimée dans Song for Marion) est sublimement belle, elle incarne son personnage, qui rappelle incroyablement l’Emma Bovary avec une intensité mutine parfaitement convaincante, aussi agaçante qu’attendrissante. Le film est malicieux, ludique et frais. On peut lui reprocher quelques facilités, quelques maladresses de style qui n’altère toutefois pas le plaisir que l’on a à visionner cette sorte d’adaptation moderne du roman de Flaubert. « Gemma Bovery » est un bel hommage à ce grand écrivain, grâce à une comédienne lumineuse et un Luchini toujours à la hauteur de sa tâche, et c’est bien la force du film que ce casting là.  Sans lui, je doute que le scénario eut suffit.

Pour conclure je ne peux que vous recommander ce petit conte campagnard qui, s’il n’égale pas le sublime de Flaubert, lui rend un très sympathique hommage, plein d’humour et de grâce. Anne Fontaine confirme son talent dans l’art de filmer la sensualité de ses comédiennes.

16 réflexions sur “Gemma Bovery – Anne Fontaine

  1. My Little Discoveries dit :

    Je vais le voir la semaine prochaine, j’espère apprécier autant que toi! 😉 Je me souviens avoir aimé « Tamara Drewe », adaptation comme « Gemma Bovery » d’un roman graphique de l’auteure anglaise Posy Simmonds (avec la même actrice).

  2. Audrey dit :

    J’adore Emma Bovary. Tout cela me donne presque envie de le relire tiens !! Ta critique reflète bien l’idée que je me fais du film…. J’y vais vendredi !

  3. filou49 dit :

    la filomographie d’anne Fontaine est inégale- j’ai raté perfect mothers qui me tenait bien- mais c’est vrai qu’elle filme bien les femmes, et pas seulement les femmes mais le trouble et la sensualité ( nettoyage à sec était tres fort dans un registre plus sombre qu’ici)…bref je suis presque certain d’apprécier la fantaisie de ce film, même si tamara drewe m’avait sans doute laissé un poil sur ma faim malgré l’incontestable beauté de gemma…

    • auroreinparis dit :

      Je ne me souvenais plus que c’était elle dans Tamara Drew, je me rappelle surtout de  » Song For Marion ». Pour Anne fontaine son perfect mother m’avait troublée, javais aimé  » mon pire cauchemar » et surtout le fabuleux  » Entre ses mins ». Gemma Bovary n’est pas un très grand film, mais on passe un agréable moment.

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