Last Days of Summer : Jason Reitman
Intriguée par cette histoire, je me suis laissée tenter. Une femme vit seule avec son petit garçon depuis que le père a refait sa vie avec sa secrétaire. Il habite donc seul avec maman dans une vieille maison à la campagne, et tente, à force d’attention, d’apaiser la solitude qui ronge sa mère, s’improvisant l’homme qui manque à la maisonnée. Nous sommes en 1987, et leur vie va basculer un jeudi, lorsque leur route croise celle d’un criminel évadé de prison et recherché activement par la police. En réalité, il ne leur veut pas de mal, ils font des pâtisseries ensemble, jouent au Baseball et il repasse les vêtements quand il ne récure pas le sol. Ce mec est une crème et la mère va bien entendu succomber à son charme, c’est une véritable idylle qui naît entre eux. Comme elle est touchante cette petite famille …
Ce film parle du désir physique, de l’amour et du couple, mais aussi de la place d’un enfant lorsque le parent se remet en couple. C’est aussi l’histoire impossible d’un criminel et d’une honnête mère de famille fragile et avide de tomber amoureuse. J’ai découvert en Gattlin Griffith, qui campe l’adolescent un excellent acteur qui m’a bluffé, c’est d’ailleurs la seule vraie bonne surprise du film. Les questions qu’il se pose à l’aube de son adolescence, en rapport avec l’amour, les femmes, le désir est une partie intéressante du film. Pour le reste, je suis plutôt déçue.
Déçue car je ne l’ai pas trouvé crédible. A peine ont-ils les mains dans la pâte pour réaliser une tourte que le ravisseur et sa victime vont nouer une relation amoureuse, je n’ai pas la sensation d’avoir vu évoluer la relation, d’avoir vu la femme changer de sentiment, en trois jours, ils parlent déjà de fuir ensemble. Et puis lui … Pas crédible non plus, voir même un peu ridicule quand il lave le sol, prépare les repas et repasse même les vêtements … Même si certaines scènes m’ont émues, je suis restée assez loin du propos, peu intéressée par leur romance, romance niaise au possible. Pour le coup je n’ai pas ressenti beaucoup d’émotion, ni joie, ni tristesse, ni douleur, juste un pathos latent dans toutes les scènes. En plus de ça, le ton est maniéré et ce jusqu’à un dénouement tout ce qu’il y a de plus banal et aussi peu crédible que les trois jours qu’ils ont passé tous les trois en cet été 1987.
En résumé, je n’ai pas vu l’intérêt du film. En plus d’être invraisemblable et de baigner dans la guimauve, j’ai trouvé le temps long. J’aurais toutes les peines à vous le recommander car j’ai trouvé ce mélodrame pataud, maladroit, sans rythme et, pour terminer, plutôt kitsch. Dommage car auparavant j’avais aimé « Juno » , « Thank you for smoking » et « In the Air », des films à l’humour grinçant.
Night Moves : Kelly Reichardt
J’avais très envie de voir ce film, pour Jesse Eisenberg, et pour le sujet du film lui même. Perdus au fin fond de splendides paysages, une bande de trois écologistes activistes se retrouvent pour faire sauter un barrage. Bon, au début on ne comprend pas très bien ce que Josh et Dena trafiquent tous les deux, et la mise en place est très longue, on met du temps à comprendre où ils veulent en venir, et encore plus longtemps à arriver au moment fatidique. A la moitié du film, je me croyais déjà au bout des deux heures, malheureusement, ce n’était pas le cas. Le film est lent, et j’aime ça, habituellement, les rythmes lents, mais là, il ne faut pas pousser. Josh travaille dans une ferme biologique, aime la nature de tout son cœur et ne supporte plus ce que les humains lui font subir, au contact d’activistes qu’il fréquente, il va se mettre lui même dans un sale pétrin.
En soi l’histoire est originale et prenante. J’en ai aimé le dernier tiers. Mais que de temps il a fallu pour mettre tout ça en place ! Quel dommage d’avoir autant trainé dans les plans avant d’en arriver au moment fatidique et à cette montée en puissance que l’on a sur la fin ! Du coup, même si j’ai vécu une véritable angoisse grâce au suspens de la seconde partie, je classe ce film dans ceux dont je me serais bien passée, simplement parce que j’ai poussé un soupir de soulagement au clap de fin, et que c’est ce que j’en retiendrai. La tension dramatique du dernier tiers ne suffit pas à effacer l’ennui ressenti durant les deux tiers précédents. J’ai trouvé que ce film n’était pas parvenu à se placer et qu’il y avait deux opus en un : le film écologiste, le message pour la planète avec une narration toutefois assez opaque pour nous perdre, et le thriller psychologique, plus vif, plus angoissant et que j’ai largement préféré. La majeure partie des critiques presse ont écrit l’exact contraire de ce que je viens d’écrire moi même, mais je maintiens, le dernier tiers m’a plus touchée, cette oppressante culpabilité, cette impression de devenir fou, ce mal qui ronge et dévore …
Et puis je viens de réaliser que Jesse Eisenberg joue de la même façon dans tous ses films, qu’il campe le créateur de facebook, un magicien ou un activiste écologiste. Dakota tient la barre, avec une admirable efficacité mais pour moi ça ne suffit pas. L’impression à la sortie, c’était essentiellement « quel ennui ». Dommage, c’est le genre de film que j’avais pourtant envie d’aimer.
Merci – voilà une belle contre-pub pour ces deux films, et pourtant, avec de tels acteurs et les films d’avant comme Juno et In the air, on était en droit de s’attendre à voir un bon film, dommage !
Je suis peut être un peu sévère car j’en attendais beaucoup. Je serais moins dure avec le second que le premier en tout cas !
deux films que j’avais envie de voir 😦
Je pense quand meme aller voir last days of summer cette semaine…
Je suis peut être déçue car j’en attendais beaucoup ( surtout le second), et j’encourage toujours les gens à se faire leur propre idée !!
c’est marrant pour last days of summer car j’ai lu le bouquin de joyce maynard dont il est tiré et je l’avais trouvé assez exceptionnel et sans aucune incohérence ni incongruité, mais tu n’es pas la seule à dire cela du film donc je te crois sur parole et de toute facon me rappelant bien de l’histoire je n’avais pas prévu de le voir… par contre j’ai vu night moves et je trouve aussi que ca s’arrange vers la fin, je serais quand meme moins sévère que toi- il y a pire niveau lenteur quand meme :o) mais le film prouve que le thriller et la contemplation ne vont pas très bien ensemble :o) bon début de semaine à toi aurore!!
Je lirais bien le bouquin, le film est un peu trop niais, c’est bizarre, je n’ai pas accroché.
Pour le second film je suis un peu dure, mais c’est vrai que je me suis ennuyée, je n’étais peut être pas dans de bonnes conditions, j’avais faim ! Mais il y a du bon , du beau et de l’élégance dans ce film, avec une seconde partie plus palpitante !
Bon lundi soir !
Argh ! Je comptais voir Last Days of Summer et j’en attendais beaucoup !
Je t’encourage quand même à le voir, c’est pas un nanar !
J’ai plus aimé « Last days of summer » que toi mais suis assez d’accord sur les failles… L’amour immédiat, le fait que la femme puisse rester à la maison chaque jour, etc. Je me suis posé des questions ! Par contre, j’ai versé quelques larmes à la fin. La solitude m’a touchée.
Le second film ne me tente pas :p
Je suis très mitigée sur Last Days of summer, et je crois que le seul personnage vraiment intéressant, c’est le jeune ( quand il est ado), pour le reste bof …
Ah mince… c’était les deux films que je visais le plus pour ces prochains jours, surtout « Last days of summer ». Mais c’est pas mal aussi d’en avoir un avis plus mitigé car les critiques sont assez dithyrambiques jusqu’alors et c’est souvent la meilleure façon d’être déçue. Je compte bien y aller quand même, histoire de voir. Mais force est de reconnaître que je te rejoins assez souvent. On en reparle !
J’ai hâte de savoir ce que tu en as pensé alors ! J’aime bien lire différents avis sur les films, et trancher moi même, je t’encourage à voir les voir c’est clair !