Si certains ont découvert  Polanski à l’occasion du scandale qui l’a frappé, je n’y ai guère preté trop attention car l’oeuvre d’un artiste m’interesse plus que ses moeurs. En collaboration avec l’auteur de la pièce Le dieu du Carnage , Yasmina Reza, Polanski adapte celle-ci au cinéma. Au début, des enfants qui se battent dans un parc. Puis, des adultes , les parents, qui tentent de régler les problèmes par la conciliation, l’un des mômes ayant blessé l’autre.

Un huis clos terriblement jouissif. Comment est-il possible de passer une heure et demi en compagnie de ces quatre personnages qui ne sortent pas un instant de l’appartement, et restent confiné entre eux. Je me suis dis que dès le départ, à leur place, j’aurais tiré ma révérence. On ne peut pas dire que l’ambiance entre les deux couples soit particulièrement chaleureuse, même dès les premiers instants. A plusieurs reprises, on croira que l’histoire est terminée, que le couple invité se tire. Mais non.

Un couple de bourgeois tiré à  quatre épingles, lui avocat surbooké, elle gestionnaire de patrimoine au chignon strict. L’autre couple, des américains moyens, elle passionnée d’art, lui patron d’une quincallerie sans grand interet mais plutot bonhomme au premier aspect. Durant cette heure et demi nous allons voir les masques tomber, les personnalités se révéler avec des alliances qui se créent : couple contre couple, femmes contre hommes, déchirure au sein du couple, et cela avec subtilité selon les sujets abordés.

Finalement, les mômes, eux sont honnêtes. Ils se battent franchement et n’en font pas un plat. Les adultes, en revanche, arborent une politesse de façade qui ne tient pas la route bien longtemps. En résumé il s’agit à mon sens d’une comédie brillante, sarcastique, dotée de personnages terriblement réalistes et magnifiquement campés par les quatres acteurs. Ca décape !