Revue cinéma : Coexister & Taxi Sofia

Nous connaissons Fabrice Eboué comme humoriste cynique à l’humour noir, mais moins comme réalisateur. Pourtant, il avait déjà réalisé Case Départ et revient avec une comédie de mœurs se penchant sur les trois principales religions monothéistes. Un sujet sensible traité avec légèreté, humour, et  en chanson ! Le Mr Musique d’une grosse entreprise voit sa branche perdre pas mal d’argent. La nouvelle Présidente, pas facile facile, lui pose alors un ultimatum : il a 6 mois pour faire remonter ses chiffres ou claquer la porte. Dans un quiproquo Vincent se met en devoir de lancer une bonne merde commerciale afin de remplir l’Olympia.

Et c’est finalement une idée farfelue qui émerge : créer un groupe de musique avec un rabbin, un imam et un prêtre. Je suis sortie de la séance mitigée. Dans ce film, Fabrice Eboué a créée une oeuvre plus douce, plus bienveillante que ce dont on a l’habitude malgré un humour très axé sur les clichés communautaires. Les gags et les vannes fusent avec habileté mais pas toujours au bon rythme, ce qui donne une impression bancale. L’idée est originale, les comédiens tiennent bien leurs personnages, mais une sorte de timidité retient cette comédie dans un entre deux relativement gênant. Mitigée donc.

Pour Taxi Sofia, nous étions deux dans la salle, et le  film est diffusé dans peu de cinémas. Ce qui est vraiment très dommage. Nous commençons par suivre un premier chauffeur de taxi, en pleine journée. Dès les premières minutes, la violence de la corruption et de la misère saute au nez du spectateur, et c’est entre espoir, bienveillance et brutalité que l’on voyage toute la nuit, de taxi en taxi, dans la ville de Sofia. Le réalisateur a traité de la Bulgarie sous un angle très sombre, et à la fois plein d’espoir. C’est brutal mais c’est très beau.

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce film, ces gueules cassées, ces gens de l’ombre qui galèrent à gagner leur vie dans un pays qui doute de sa propre personnalité, Européen mais encore tiraillé par 45 ans de communisme. Des visages, des destins, des instants de solidarité, le tout filmé en longs plans séquences maîtrisés, Taxi Sofia m’a agréablement surprise. Pour le petit reproche, je me suis quand même demandé dans quel mesure cette peinture assez désastreuse était proche de la vérité.

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13 réflexions sur “Revue cinéma : Coexister & Taxi Sofia

  1. pascale265 dit :

    Le premier ne me dit rien. Eboué ne m’amuse pas en général. Je le trouve prétentieux. J’ai entendu sur France Inter que tous les clichés à propos des 3 religions sont empilés dans ce film.
    Pensant que les religions sont un fléau sur terre je pense que ce film m’agacerait et je n’ai pas envie d’être agacée au cinéma..
    Que le film t »ait semblé timide prouve sans doute qu’il s’est employé à n’écorcher personne. C’est peut-être sa plus grande réussite… ou hypocrisie.

    Le second est dans mon viseur. Mais j’avoue que parfois la misère me met très mal à l’aise dans mon confort…

    • auroreinparis dit :

      Le film d’Eboué est soit trop soit pas assez, ce qui fait qu’il est un peu bancal. j’avoue avoir passé un bon moment mais sans plus,et avec qq passage de malaise.

      Je te recommande le second, je l’ai trouvé quand même très bon !

  2. Yuko dit :

    Je t’avoue que je n’étais a priori pas tentée par Coexister… Je crois que j’ai un peu peur du thème et de la façon dont il peut être traité..

  3. dasola dit :

    Bonjour Aurore, pour Taxi Sofia, dommage en effet qu’il soit sorti dans peu de salles. Encore qu’à Paris, ce n’est pas si mal. J’ai aussi aimé le film et on était relativement nombreux dans la salle même s’il y en a qui sont partis avant la fin. J’ai mis ton billet en lien. Sinon, je n’ai pas vu de blog en parler. Bonne journée.

  4. Cinéphile doux dit :

    Formidable film, ce Taxi Sofia. L’effet d’accumulation peut laisser penser que la situation économico-sociale est exagérée mais elle est hélas assez proche de la réalité comme dans de nombreux pays de l’est sortis de la gangue communiste. Un des très bons films du moment (pour rester à l’est, le film hongrois Corps et âme est une pure merveille romantique).

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