La belle et la meute, un film dur, nécessaire, tiré d’une histoire vraie aussi violente que représentative des débats actuels. A l’heure où fleurissent sur les réseaux sociaux les #Balancetonporc et les #metoo, ce film tombait à pic. Bien sur, ça se passe en Tunisie, où les droits de la femme ne sont pas aussi bien défendus qu’en France, où certaines lois aberrantes ont encore cours, notamment à l’époque de l’après Révolution Arabe. Toutefois, l’écho est puissant, et résonne jusqu’à notre confortable société Française, où les regards sur la femme ne sont pas loin d’être les mêmes chez beaucoup d’hommes.

Mariam est une jeune femme arrivée de sa province jusqu’à la capitale, Tunis. Elle organise une soirée dans un Hotel et y rencontre un jeune homme. Partie se promener avec lui sur la plage lors du premier plan séquence, on la retrouve affolée et frôlant la crise de nerf dans le second. Entre temps, le spectateur apprend qu’elle vient de subir un viol. S’en suit une nuit entière à tenter de faire reconnaître le crime dont elle est victime, et à porter plainte. Entre humiliation, pression, indifférence et violence, c’est le parcours du combattant.

Cinématographiquement ce film est une réussite. Filmé en neuf plans séquences, il a le bon gout de ne pas nous montrer la scène de viol, que l’on devine monstrueuse mais dont on nous colle pas les images sous le nez. L’accent est mis sur l’après immédiat, de manière immersive et à la façon d’un thriller, depuis l’état de choc jusqu’à la rébellion, en passant par une palette diverse d’émotions. Émotionnellement, on ne sort pas indemne face au calvaire de cette jeune et pétillante femme. On en sort même chamboulé. 

Fiévreux, aux ellipses bienvenues, fort d’un casting parfaitement crédible, La belle et la meute est dur, brutal, mais fort et porteur d’espoir. 

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