Deux films sur la maladie : Truman & Viva

1Truman de Cesc Gay: Tomas quitte son pays plein de neige pour rendre visite à son ami d’enfance à Madrid, Julian. Lorsqu’il part, sa femme lui murmure d’être courageux. Courageux car son ami est malade, et que ce séjour est un adieu. Ricardo Darin et Javier Cámara forment un duo amical véritablement poignant, criant de vérité, et de sensibilité. Mais qui est Truman ? Il s’agit du second enfant de Julian , un énorme chien baveux, dont l’avenir préoccupe son maître. Le sujet lourd de la maladie est traité avec sobriété, sans volonté de plomber le spectateur, et même avec un certain humour.

Émouvant, ce film se révèle une belle chronique sur l’amitié, peut être plus encore que sur la fin de vie. A mon sens, il vaut essentiellement pour le casting, avec un Ricardo Darin d’une justesse folle dans son rôle. Un scénario pareil aurait pu virer au mélodrame tire larme, mais il en sort au contraire un film tendre et pudique sur la mort qui approche, et la manière de gérer cette situation, que l’on soit le principal concerné ou le proche.  On pourra d’ailleurs reprocher à cette sobriété de faire manquer d’aspérités à l’histoire. Reste un film touchant.

1Viva – Paddy Breathnach: Jésus est un jeune homme de La Havane, qui n’a pas vu son père depuis ses trois ans, et qui a perdu sa mère. C’est un jeune homme homosexuel, qui vit de la coiffure. Il coiffe des vieilles dames, mais aussi les perruques de Mama, qui tient un cabaret de transformistes. Un jour, il monte sur scène, et découvre ce pour quoi il est fait, mais ce jour correspond également au retour de son père dans sa vie. Viva est un véritable coup de cœur. Il est d’une beauté visuelle et sensorielle à couper le souffle, grâce à une réalisation particulièrement gracieuse et une photographie poétique. Les portraits comme les paysages sont magnifiés par la caméra de Paddy Breathnach

Extrêmement poignant, Viva est une ode à la liberté et à la tolérance, une véritable déclaration d’amour, magnifiquement incarnée par Jorge Perugorria (Angel) et Héctor Medina Valdés (Jésus). Sans jamais verser dans la caricature, sensible et mesuré, Viva dépeint l’émancipation d’un jeune homme qui n’aspire qu’à devenir lui même, mais aussi la gestion de la maladie d’un proche, porté par la sublime musique Cubaine.  C’est aussi le Cuba interlope, vivante et virevoltante qui se laisse découvrir au fil des plans. Pour résumer, une superbe réussite, tout en finesse et en émotion. A voir sans tarder !

4 réflexions sur “Deux films sur la maladie : Truman & Viva

  1. tinalakiller dit :

    Je n’ai pas encore eu le temps d’aller voir Truman, j’espère le trouver car c’est le genre de films qui ne reste pas longtemps en salle. Je veux le voir rien que pour le duo Darin-Camara !
    Et Viva, une jolie surprise ! 😀

Répondre à auroreinparis Annuler la réponse.