Ce « petit » documentaire ne payant pas de mine est réalisé par un photographe sociologue dont j’ai eu l’occasion de découvrir le travail en 2010 grâce à une exposition à la BNF « La France de Depardon« . J’ai pu poursuivre ma découverte au Grand Palais, avec l’exposition « Un moment si doux« retraçant la photographie en couleur dans l’œuvre de Depardon, des années 50 jusqu’en 2013. En 2016, ce n’est pas dans un musée mais dans une salle de cinéma que je retrouve l’artiste qui est aussi réalisateur de documentaires. Cette fois-ci, il est question de parcourir la France en caravane et de laisser les Français s’exprimer.
Du nord au Sud, Depardon a arrêté sa caravane dans différentes villes de France et invité les gens à continuer leur discussion face caméra. En binôme, ils parlent de leurs vies, de leurs tracas, de politique aussi, parfois. Des jeunes, des vieux, des couples, des amis, des blancs, des noirs, des arabes, de « vrais gens » qui oublient la caméra et profitent de la parole qui leur est donnée. On se prend au jeu, tout en se demandant pourquoi eux, quel sens à ces propos, quels échos chez le spectateur ? C’est un vrai travail de sociologue mais qui n’analyse pas, laissant les paroles, les gestes, les accents, les mimiques des « habitants » produire leurs effets sur ceux qui les regardent.
La démarche de Depardon, donner la parole à des anonymes, sans fil conducteur apparent, est très intéressante en ce sens qu’elle met en exergue les préoccupations quotidiennes et intimes des Français. Très simple, entrecoupé de plans sur la route, ne donnant pas toujours d’indication sur la ville où la caravane se trouve, un certain flou s’installe, le spectateur se concentre sur ces vies, comme de petites tranches de vies ordinaires. Comme un recueil de nouvelles, Les habitants nous propose des morceaux de conversations, de sourires, et de silences.
Intelligent, simple et bienveillant, Les habitants propose de restituer la parole avec le maximum de liberté, dans la limite de l’œil de la caméra qui se veut la plus discrète possible.
2010 oui ! je me souviens, on y était allés ensemble à l’expo Depardon à la BNF :o)
A l’époque je ne faisais pas de la photo mais je commençais à m’y intéresser
Tout à fait !! Tu avais été un peu déçu du peu de photos, mais c’était sympa quand même 🙂
Surement très intéressant, mais nous attendrons la projection sur petit écran, nous sommes trop prises – il ne restera certainement pas très longtemps à l’affiche !
C’est un « petit » documentaire, j’ai saisi l’occasion de le voir car j’aime bien la manière dont Depardon photographie et filme les Français, mais je comprends qu’on ne puisse pas forcément prendre le temps d’aller le voir en salle !
Je l’ai raté celui-ci et avec regrets…
Il n’a pas du être diffusé très longtemps 😦
Il passe encore !
Je vous conseille aussi un autre documentaire, celui de Claire Simon : »Dans le Bois dont nos rêves sont faits » sur le Bois de Vincennes. Formidablement humain.
Bonjour Anita !
Oui, j’ai vu quelques affiches et aimerais bien le voir mais il passe très peu, encore qq séances au MK2 Beaubourg !