Une belle affiche estivale, douce et esthétique, des articles particulièrement élogieux lus ça et là, il ne m’en fallait pas plus pour identifier ce film comme l’un de ceux à ne pas rater cette semaine. Delphine est une jeune femme de la Terre, travaillant comme une acharnée dans la ferme de ses parents, parents qui lui rappellent qu’il serait de bon aloi qu’elle se marie, avec ce gentil mec qui lui court après depuis toujours, par exemple. Un homme dans la vie d’une femme, c’est quand même indispensable, surtout lorsque l’on vit dans un milieu agricole. Seulement Delphine est plus sensible aux formes féminines qu’à la virilité masculine. S’extrayant du milieu de la ferme pour monter à la capitale en cette année de grâce 1971, elle tombera sur Carole. Elle tombera amoureuse de Carole.
Carole est une des figures de proue du mouvement féministe, ces harpies qui ont lutté corps et âme pour que la femme dispose de son corps, vues comme des excitées, encore bien souvent décriées pour leur lutte contre la dictature masculine … Première question sociétale soulevée par La belle saison, elle n’est pas la dernière. De multiples questionnements sur le droit au choix de sa vie, au choix de son partenaire amoureux, au choc des cultures et à la difficulté de s’aimer malgré les différences de milieux font de La belle saison un film riche. Au delà des pures questions de société, c’est la beauté et la violence du sentiment amoureux qui se sublime dans de folles images d’étreintes et de tendres cartes postales.
A la fois cartographie d’une époque et autopsie d’un choc entre la culture agricole et la culture citadine, il est aussi une bouleversante histoire d’amour, aussi fulgurante que déchirante, malmenée par la peur du regard des autres sur l’homosexualité. Cécile de France en féministe parisienne prof de gauche campe un personnage aussi agaçant qu’il est beau et vrai, donnant la réplique à une comédienne rayonnante, que je découvre, Izïa Higelin. La réalisatrice signe une belle fresque de la France de Pompidou, drôle et qui touche, caresse et pique. Crédible, émouvant sans être dramatique, La belle saison offre un beau moment d’humanité, grâce à la caméra de Catherine Corsini qui a su filmer ses actrices avec un regard bienveillant et une certaine liberté, celle que recherchaient les femmes de cette époque …
Il s’agit de noter la prestation de Noémie Lvovsky, dans le rôle de la mère, femme discrète et travailleuse, cette vieille France dont la jeunesse souhaite briser le carcan. Voici un film intelligent dont les thèmes, pourtant polémiques, sont traités avec finesse et joliesse. Une belle surprise estivale.
Comment resister après avoir lu votre avis ? On va essayer de trouver le moment
Bon week-end
Oh c’est très flatteur ! J’espère que je n’en ai pas trop dit, et qu’il saura vous toucher aussi !
Bon week end 🙂
Woo ! Quel billet magnifique, tu t’es surpassée ! Tu me donnes très envie de le voir 🙂 Merci miss !
Ohhhh merci !!! J’espère que mon enthousiasme dithyrambique ne donne pas une trop haute idée du film et qu’il sera à la hauteur de l’impression que j’en donne! Mais je l’ai vraiment aimé 🙂
Je note 🙂
Film à voir !
Il y a un décalage avant sa sortie au Québec, mais j’attendrai 🙂
Je pense qu’il mérite d’être attendu !
Après « Mauvaise fille », j’ai de nouveau adoré Izia Higelin dans ce film! Cette fille a tous les talents 😉
Elle est vraiment solaire et crédible ! Il faut que je l’écoute chanter maintenant ( et que je visionne « Mauvaise fille »). Merci pour ton passage !
Oui, j’adore son dernier album (alors que je n’avais pas du tout été attirée par les premiers)! Je vais la voir en concert cet automne, j’ai hâte! 😉
contente de voir que celui t’a plu finalement 🙂