Le géant égoïste de Clio Barnard: J’avais beau avoir lu quelques articles sur ce film, je n’avais pas l’histoire en tête. Je ne pensais pas qu’il serait si plombant et si dur. C ‘est l’histoire de deux enfants pas gâtés par la vie, l’un est hyperactif, l’autre vient d’une famille très pauvre dont le père gère la maison n’importe comment. Ils sont exclus tous les deux de l’école et se mettent à travailler pour un ferrailleur véreux. L’un des deux est un passionné de cheval, un espoir de s’en sortir.

Ce film n’est pas une partie de plaisir. Il est sombre, vraiment triste, même si certains moments donnent un peu d’espoir au spectateur. Le décor de Bradford, cette ville du nord de l’Angleterre, est aussi déprimant que l’histoire de ses familles déshéritées qui élèvent leurs enfants comme elles le peuvent. J’ai été surprise par l’histoire mais ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. La fin est pourtant très belle  et les enfants sont admirables dans leurs rôles. Quelle présence du jeune Conner Chapman qui joue Arbor ! Le tandem des deux adolescents qui se disputent les faveurs du ferrailleur est bouleversant. Le côté  » no future  » du scénario a fait naître chez moi un sentiment d’angoisse implacable.

En bref, ce film réaliste, doté de la rigueur Bristish et porté par deux ados débordants de talent m’a rappelé les fresques sociales de Ken Loach, l’humour et l’espoir en moins. Je n’ai pas accroché à la tragédie brutale et presque racoleuse qui termine le film. En revanche la toute dernière scène du film ouvre une fenêtre sur l’amour et le pardon. A voir donc si l’on a les nerfs bien accrochés et que l’on aime les films de ce type !

Don jon de  Joseph Gordon-Levitt: Première réalisation de  Joseph Gordon-Levitt, ce film avait les clés en mains pour devenir une bonne comédie un brin trash. Sans compter que le casting se paie en vedette la belle Scarlette Johansson. J’y suis allée surtout parce qu’il n’y avait plus grand chose que je n’avais pas vu en cette période. L’histoire de ce mec qui regarde du porno dix fois par jour et trouve que c’est vachement mieux que le sexe avec les filles qu’il ramène tous les samedis soirs ne me disait pas grand chose. Le mec est un jeune totalement superficiel intéressé par ses potes, sa voiture, son appart, sa muscu, et accessoirement la religion. Et surtout, son porno. Au début le propos fait rire mais …

Mais il n’est pas allé assez loin ! On se retrouve simplement dans une fable moralisatrice où le réalisateur que le porno c’est le mal, que la vraie vie, le vrai sexe avec des vrais gens qu’on apprécie et ben c’est vachement mieux en fait. Au secours, au secours, au secours ! Tout est cliché. Un film de beaufs ! Même la belle blonde m’a semblée vulgaire, stupide, jouant mal et bien moins jolie que d’habitude. Le jeune réalisateur aurait pu réussir son coup s’il n’avait pris un virage aussi puritain, parce qu’il y avait de bonnes idées, et quelques moments amusants, de bonnes vannes potaches. La question du rapport à l’intimité est également intéressante et possède un fort potentiel comico-dramatique. Mais voilà, même sa famille d’ItalienS religieux qui bouffent des pâtes le dimanche après la messe est un cliché mal dégrossi.

Vous l’aurez compris, je ne vous le recommande absolument pas. Téléchargez le pour vos moments d’ennui.  Et Tony Danza a mal vieilli.