I feel good – Gustave Kervern et Benoit Délépine

Notre duo Grolendais revient sur nos grands écrans avec un nouvel opus. Deux ans après Saint Amour, les voici de nouveau en selle pour nous dépeindre un frère et une sœur, aux antipodes l’un de l’autre. Elle, communiste convaincue comme ses parents, gauchiste dans l’âme et cœur pur, dirige une communauté Emmaüs. Lui, attend la bonne idée qui le fera devenir millionnaire et lui permettra de faire travailler les autres. Le spectateur fait d’abord la connaissance de Jacques, qui s’est enfuit d’un hôtel Thalasso et marche tranquillement au bord de l’autoroute.

Alors moi, ce film, il m’a réjouie. Je l’ai trouvé bon enfant alors même qu’il est porteur de messages forts, et doté de la délicatesse de ne pas prendre ses protagonistes et ses autres personnages en pitié. Militant sans trop en avoir l’air, c’est une parodie jubilatoire de cette génération « start up nation« , cette politique si loin des réalités de bon nombre de Terriens.  Et que dire de Dujardin que j’ai trouvé si bien moulé dans son rôle de rêveur capitaliste un peu fou sur les bords de son peignoirs.  Utopique, décapant, ironique et pourtant si enthousiasmant, c’est un film qui fait du bien. 

Ce qui m’a donné envie de voir le film : Le duo de réalisateurs & la bande annonce au cinéma

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Rafiki – Wanuri Kahiu

Deux jeunes femmes, chacune fille d’un politique local, tombent amoureuses l’une de l’autre. Elles vivent au Kenya. Or, au Kenya, l’homosexualité est encore aujourd’hui considérée comme un délit pouvant vous valoir jusqu’à 14 ans de prison. S’aimer entre personnes du même sexe, c’est dangereux. D’autant que l’opinion publique reste favorable à la punition de ce pêcher contre nature et contre Dieu. Rafiki, c’est le terme Kenyan pour « amie », et la douceur de la réalisation donne à cette histoire d’amour une dimension très esthétique. J’en ai aimé son image, ses comédiennes sublimes et solaires, leurs sourires insouciants, leur envie d’évasion.

Si ce film n’est pas un film coup de poing, il est très beau, vibrant. Dès leurs premiers échanges de regards, j’ai cru en elles, j’ai eu envie de voir leur peau se toucher et leurs cœurs s’unir. Certes c’est une Afrique pop et bien plus moderne que ce que l’occident s’imagine qui s’affiche devant nous. Justement, l’Afrique bouge, elle n’est surement pas uniquement l’image poussiéreuse qu’elle garde dans nos têtes post coloniales, et je suis certaine que la réalisatrice souhaite à la fois alerter sur le traitement de l’homosexualité alors même que le Kenya bouge et se modernise. Il lui manquera peut-être quelques aspérités pour marquer durablement, mais la poésie, l’espoir et la douceur du scénario m’ont émue.

Ce qui m’a donné envie de voir le film : l’affiche dans le métro