Shéhérazade -Jean-Bernard Marlin
Nous trouvons Zak le jour de sa sortie du centre pénitencier pour mineur. Sa mère ne s’est pas déplacée, et c’est son éducatrice qui l’accueille pour l’amener au foyer. Mais il va rapidement s’en échapper pour rejoindre ses amis, son quartiers, demander du travail. C’est grâce à ses charmants copains qu’il va rencontrer une fille, une fille de la rue, une fille qui fait le tapin. Une pute. L’insulte ultime. Ce n’est pas une femme, je n’ai pas à la respecter, évidemment, car c’est une pute. Pourtant Zak va nous raconter une autre histoire. Les Roméo et Juliette du macadam.
Ce film est un uppercut. On se situe dans les quartiers nord de Marseille, un milieu qui ne m’est pas familier, mais pour autant, « Shéhérazade » m’a semblé très cru, réaliste, crédible. Les comédiens ont l’air très naturels (j’ai lu qu’ils étaient non professionnels), certaines scènes parfois improvisées, ils sont comme en roue libre devant la caméra. Naturel oui, mais un naturel cadré, car la réalisation maîtrisée donne un chemin à ces jeunes personnages. Il y a un vrai feu qui brûle, une incandescence romanesque, une lueur d’espoir et d’amour. C’est un film qui fait du bien, on apprend avec Zak à voir au delà des apparences, à ouvrir son cœur.
Ce qui m’a donné envie de voir le film : l’affiche au cinéma
L’amour est une fête – Cédric Anger
Après ce top, je souhaiterais évoquer un flop. Je l’annonce d’emblée : ce film m’a mise en colère. La bande annonce, les acteurs, l’aspect policier et l’enquête annoncée dans le milieu du porno des années 80 sur fond d’humour rétro me disaient bien. Mais que la bande annonce est trompeuse. Le réalisateur se sert d’une prétendue intrigue policière pour nous montrer des nichons et des fesses durant près de 2 heures. Creux, vide, et navrant à l’image de sa scène de fin d’une mièvrerie profonde, ce film est un concentré de sexisme.
Et que penser des personnages de Lelouche et Canet ? Mais les gars vous nous avez fait quoi ? Vous avez étudié la caricature ces derniers mois ? Que font ces deux grands acteurs dans cette pantomime élégiaque de la joyeuse partouze franchouillarde ? Et l’image de la femme. Mandieu. Idiotes, naïves, présentées comme de bien gentilles poulettes sans cervelle … Il n’y a pas une once de recul dans cette très pâle ode à l’amour libertin où les femmes sont traitées comme de gentilles petites toujours prêtes à s’accoupler. C’est un grand non pour ce film presque aussi médiocre qu’un scénario porno.
Ce qui m’a donné envie de voir le film : La bande annonce au cinéma et le duo Lelouche-Canet
Vous avez prévu de voir quoi ce weekend ?
Tu suis plutôt les avis que j’ai lu.
Moi qui aime plutôt bien Canet & Lelouche je suis un peu déçue mais je ne pense pas prendre le temps d’aller voir ce film du coup.
Quand à Shéhérazade malheureusement il ne sort pas dans une salle près de chez moi mais je le verrais des l’occasion.
Merci de cette chronique.
Bonne journée
Bonjour Laura. Je ne pense pas que tu rates grand chose avec le film de Cédric Anger qui a l’air d’avoir plutôt eu envie de se faire plaisir que de faire un bon film. Pour l’autre c’est dommage 🙂
Nous n’avons certainement pas le temps pour aller au cinéma et pas de regret pour le deuxième ! On essayera rattrapera le première à la télé, peut-être sur Arte ?
Bon weekend
Peut être sur Arte, mais rien n’est moins sur ! Non aucun regret pour le 2ème, ça c’est sur 🙂 Belle journée !
Pas vu Sherazade et je me regrette.
Le second m’a mise en rage dès la 1ere scène avec ces filles en très gris plan au ralenti pendant 10 mn… Les mecs sont tous proxénètes intéressés par le fric, les filles des becasses prétendument libérées… je me suis demandée si Anger ne confondait pas porno et prostitution…
Complètement d’accord avec toi. Moi qui avait adoré son premier (?) film avec Canet en tueur en série froid et implacable … Là j’ai pas compris son délire. Est-il content de lui le réal ??
Peur de m’énerver devant L’amour est une fête, je le sens pas du tout et ta critique m’a encore plus refroidie !