Revue ciné : De l’autre côté de l’espoir & Paris pieds nus

De l’autre côté de l’espoir, Aki Kaurismäki

Premier film du weekend, premier coup de cœur. De l’autre côté de l’espoir  met en parallèle la vie de deux personnages principaux, un Syrien arrivé par ferry qui cherche à la fois sa sœur et l’asile politique en Finlande, un Finlandais ayant quitté le domicile familial et son affaire de vente de chemises pour vivre sa passion de la restauration. Évoluant autour d’eux, comme autant de satellites, nombre de personnages truculents, aux manières étonnantes, viennent émailler le récit de cette rencontre entre deux êtres seuls au monde. La réalisation, le ton, cet humour pince sans rire et tragique à la fois font de ce film un ovni bienfaisant.

Ce film est engagé et engageant à son échelle, sans manichéisme, parfois légèrement innocent quant à sa vision du monde. Les couleurs de son image, ses décors, nous font douter sur l’époque, nous emmenant dans un univers décalé, parfois cocasse, chaleureux et plein de charme, le tout sur des airs de musique rockailleux (remarquez le jeu de mots !) enivrants. Aki Kaurismäki approche un sujet à la fois humaniste et imminent politique, sans être larmoyant mais juste sensible, drôle et délicat.

Paris pieds nus –  Fiona Gordon, Dominique Abel

Second coup de cœur du weekend, pour un film d’une grande douceur et d’une rafraîchissante légèreté. Martha, la tante de Fiona, est partie de son petit village Canadien enneigée pour la romantique capitale Française,  mais quelques 40 ans plus tard, alors que l’on veut la placer en maison de retraite, elle appelle à l’aide sa nièce, restée au pays. Ça sera l’occasion pour Fiona, de vivre la plus grande et le plus épique aventure de sa vie. Pas une seule fausse note dans ce joyeux trip, ce cache-cache parisien, entre humour absurde, situations cocasses, dialogues truculents.  

Paris pieds nus n’est pas qu’un film. Peint comme un tableau à l’humour burlesque, au cadre soigné, il est aussi une véritable chorégraphie pleine de poésie. C’est joli, drôle, beau, et porté par un casting étoilé à l’affiche duquel figurent Emmanuelle Riva et Pierre Richard, attendrissants au possible. Chaque plan est unique, dotée d’une idée farfelue ou d’un instant de poésie décalée. Le duo de réalisateurs Gordon et Abel nous propose une ballade clownesque entre le Paris de carte postale, et le Paris d’ombre et de misère. On retrouve d’Ari Kaurismäki, les dialogues absurdes et situations cocasses qui n’étonnent personne, ce petit côté pince sans rire qui me plais tant. En résumé, c’est une petite pépite, suffisamment courte pour s’avérer intense, et qui donne le sourire, simplement.

4 réflexions sur “Revue ciné : De l’autre côté de l’espoir & Paris pieds nus

  1. Yuko dit :

    Je suis curieuse en ce qui concerne le Kaurismaki, son cinéma est toujours atypique. En revanche, je ne suis pas fan de l’univers absurde d’Abel et Gordon… Je passe donc mon tour ^^

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