A voir au ciné : Man on high Heels & L’économie du couple

1Man on high Heels – Jin Jang : Ji-wook semble être un gangster, il est dur, violent, silencieux et dispose d’une incroyable maîtrise de lui même. Il n’hésite pas à tuer. Pourtant Ji-Wook se place du côté des forces de l’ordre. Cet homme cache quelque chose, un désir profond, et des souvenirs d’adolescence. Un cœur doux sous une cuirasse de fer.  Mélangeant sacrément les genres, ce film coréen alterne scènes d’une violence inouïe avec des tableaux lumineux et tendreS. La noirceur de sa vie actuelle, jalonnée de gangsters et d’hémoglobine, côtoie ses souvenirs pastels. 

Des petites longueurs évitables empêche un coup de cœur complet, mais le mélange entre les codes du polar et la mélancolie donne un certain cachet à ce film. On se trouve ici face à une sorte d’ovni, parlant du désir de devenir une femme, d’homosexualité, d’amour, de mélancolie, sur fond de violence urbaine. C’est un peu bordélique, un peu foutraque, parfois cocasse mais toujours porté par une réalisation maîtrisée et esthétisante. A l’image de son héros, le film est lui même un peu transgenre. Man on high Heels est un ovnis saisissant, original, et bordélique.  

1L’économie du couple –  Joachim Lafosse : Quasi huis clos relatant l’après rupture, ‘L’économie du couple » met en exergue la question financière d’une séparation. Elle est propriétaire de l’appartement dans lequel vivent avec elle ses jumelles et son compagnon. Lui, a fait de gros travaux pour donner de la valeur à leur cocon. Aucun des deux ne veut céder, il réclame la moitié du fruit de la vente, elle ne consent à lui accorder que le tiers. Une guerre froide de chaque instant où les questions économiques reviennent en permanence. C’est lourd, c’est triste, c’est étouffant. 

Le duo Bérénice Béjo et Cédric Kahn fonctionne à merveille, les gamines sont épatantes. Le spectateur se trouve happé dans ce conflit qui semble insoluble tant les crispations autour des positions de chacun sont fortes. On attend le dénouement avec impatience, que la tension qu’ils provoquent sur le spectateur diminue. C’est dur mais l’angle de vue est original, l’argent est à la fois un vrai problème lors d’une rupture, mais aussi un prétexte à retenir l’autre, à s’agripper à lui comme au confort matériel qu’il lui procure. Déchirant, réaliste, intimiste. Joachim Lafosse filme avec finesse le déchirement des derniers combats. Cependant, on en sort aussi avec la confondante impression d’avoir assisté à du voyeurisme conjugal. Quel est l’objectif ?

Et vous, quels sont les films qui vous tentent en ce moment ?

2 réflexions sur “A voir au ciné : Man on high Heels & L’économie du couple

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