La bande annonce m’avait donné un aperçu d’un univers très étrange, une sorte de dystopie au ryhtme lent, aux lumières lugubres et aux personnages inquiétants. The Lobster situe son action dans trois lieux différents aux populations segmentées : l’hôtel où se forment les couples, la forêt où vivent les rebelles célibataires, et la ville où vivent les couples. David vient de se faire quitter par sa femme, il part donc passer quelques semaines à l’hôtel dans le but de se trouver une nouvelle compagne. Il tient en laisse un chien, ce chien n’est autre que son frère qui, arrivé au terme du délai imparti et n’ayant pas trouvé chaussure à son pied, a été transformé en animal.
Voici une magnifique métaphore de la peur témoigné par notre société envers la solitude, et ce matraquage médiatique en faveur du couple et de la famille. Le solitaire est un pestiféré qui ne mérite pas de vivre autrement que sous la forme d’un animal, avec un peu de chance, il pourra ainsi se reproduire. La mise en place de l’histoire se fait doucement, les rouages se mettent en branle et la première partie s’avère un véritable régal, jalonné d’épisodes d’humour au cynisme joyeux. Tous les personnages semblent à la fois perdus et résignés, parfois désespérés mais le plus souvent raides et sans expression. On notera la performance de Colin Farell, interprétant David, qui souhaite être transformé en homard, car il aime bien la mer et qu’il aimerait vivre 100 ans.
Dans la seconde partie les choses se gâtent. Une fois que l’univers est découvert, que le fonctionnement est compris, et que l’on s’est extasié sur l’image, la direction d’acteurs, et la mise en scène, l’effet de surprise est passé, et l’attente se fait longuette, jusqu’à une scène finale trop facile et laissant le spectateur sur sa faim. Une coupe d’au moins trente minutes aurait donné du ryhtme et plus d’efficacité au film, le réalisateur donne ensuite dans la répétition, et le poussif. Ainsi, je suis sortie mitigée, fascinée par le monde créé par le réalisateur et la critique de cette chasse au célibataire, cette pression que nous fait subir la société depuis la nuit des temps, mais lassée par une intrigue qui s’enlise dans la répétition et la facilité.
The Lobster est un film à voir, cependant il aurait gagné à être plus court et un peu plus vif. Reste Colin Farrell, parfaitement convaincant en patachon à lunettes.
Info : The Lobster a reçu le prix du Jury au festival de Cannes
Comme nous n’aimons pas le cinéma fantastique, cette affiche ne nous tente pas ; pourtant nous acceptons volontiers les métaphores dans la littérature ! Il faudrait tenter, peut-être…
Ah ça n’est pas franchement du cinéma fantastique, même as du tout, une dystopie oui mais pas vraiment du fantastique !
Alors nous avons mal compris, merci !
J’ai bien envie de le voir, la bande-annonce me tente et en plus il y a Ben Wishaw 🙂
🙂 Je n’avais pas vu ton petit commentaire : )
Belle journée !
Je pense que j’irai le voir! La bande annonce m’a beaucoup intriguée. 🙂
Il est à voir, même s’il a des défauts !
Je n’ai pour ma part pas du tout accroché à ce film. C’est effectivement répétitif mais c’est surtout glacial et sans vraiment de critique sur la société que le réalisateur dépeint… Dommage 😦
Le premier tiers je l’ai trouvé fascinant, et puis après sans grand intérêt et je me suis ennuyée. Ce n’est pas la réussite que j’attendais non plus !