Time Out, c’est le dernier né du réalisateur de Bienvenue à Gattaca, Andrew Niccol. Après avoir entendu beaucoup de critiques négatives concernant ce film, j’étais certaine de passer mon chemin. C’était sans compter sur mon amie qui avait, elle, une envie pressante de juger par elle même. Et nous revoilà une fois de plus au Georges V, confortablement installées, et prêtes à dévorer Justin ( Timberlake) des yeux.
Il faut avouer que ça commence très bien. Une idée de génie. Visionnaire. Très interessante. Les êtres humains ne paient plus en monnaie sonnante et trébuchante mais bien en temps de vie. Si bien que les plus pauvres luttent pour leur survie quotidienne, se volent du temps entre eux, et crèvent sur les trottoirs, tandis que d’autres, évoluant à Greenwitch Village ( zone 1 ), deviennent immortels. Le héros, interpreté par Justin (ahhh !!!), rencontre un « mec de la haute » dans un bar, occupé à gaspiller son temps. Il le sauve des griffes de méchants voleurs de temps, et voici que le gentil bourgeois lui fait cadeau d’un siècle de vie. Afin de ne pas attirer les soupçons du ghetto, il s’exile en direction de Greenwich Village. Et là, il va rencontrer LA femme de savie, sa Bonnie.
C’est truffé de bonnes trouvailles, d’idées très intelligentes. L’univers construit est passionnant , cette idée de troc basé sur le temps de vie, le complot des banques contre les petites gens pour les maintenir dans la pauvreté temporelle, tout ça rapelle une dénonciation du capitalisme sauvage et mérite qu’on s’y arrête. Malheureusement, si j’ai bien accroché la première demi heure, je me suis vite trouvée déçue.
On termine dans le bête film d’action dans lequel ça court tout le temps et où l’action prend le pas sur l’explication et la reflexion. L’histoire s’efface au profit de scènes sans interet qui semblent juste combler l’espace-temps sans rien lui apporter. Des incohérences monstres m’ont fait secouer la tête … Quand il ont encore 1km à parcourir, 20 secondes pour ce faire, et qu’ils y arrivent, je me dis qu’il ne faudrait peut être pas nous prendre pour des cons. Puis même si je ne mettrais ni Justin ni Amanda (Seyfried) dans la baignoire pour la nuit à moins d’y prendre moi même un bain, on ne peut pas dire qu’ils tirent leur épingle du jeu. Ils s’enlisent dans un scénario qui ne leur offre pas de possibilités de coup d’éclat.
C’était moins pire que ce à quoi je m’attendais mais ce n’est pas la peine d’aller dépenser 10 euros pour ce film, remettez plutôt Bienvenu à Gattaca dans votre lecteur DVD.

Tu as raison, Bienvenue à Gattaca était d’une beauté philosophique à couper le souffle, j’ai été particulièrement ému par cette histoire car c’était un peu la mienne.
Concernant Time Out, j’ai été totalement transporté par l’univers retranscrit à l’écran d’un concept fou. Niccol pousse son raisonnement jusqu’au paroxysme et c’est vraiment bien vu : les pauvres courent tout le temps car ils n’ont jamais assez de temps, les riches placent leur temps comme des capitaux, le mettent à la banque ou le joue dans des parties de poker hallucinantes où l’on joue une seule main pour dix siècles de vie.
Le film m’a fait penser à une histoire de vampires car les hommes meurent et restent tels qu’ils sont quand ils passent de vie à trépas à la fin de leur vingt-cinquième année et volent la vie des moins bien nantis pour devenir immensément riches et immortels.
La deuxième partie du film est certes décevante en regard de l’introduction mais on passe tout de même un bon moment et comme maintenant tu cours, tu auras en effet remarqué qu’il faut s’appeler Usain Bolt pour parcourir les cent mètres et revenir en arrière transmettre les précieuses minutes de vie à Bonnie en vingt petites secondes !
Voilà tu transcris exactement ce ke j’ai pensé du film ! Une idée merveilleuse, tout est super bien mis en place, mais après c’est un peu trop plat.
Ps: tu parles, j’ai déjà arrêté de courir .. Oui j’ai honte !
Le film rappelle tellement Gattaca, mais Gattaca n’est plus à faire pour Niccol, il l’a déjà fait de façon magistrale, difficile de se contenter de cette version du pauvre…