T’as vu quoi au ciné ?
Le lundi c’est « The Town » de Ben Affleck Him Self
Ce film commence par un chouette braquage de banque et d’une prise d’otage. La jolie jeune femme, traumatisée mais saine et sauve, ni violée, ni blessée, ni même un poil tripotée, est relâchée près de d’une plage. Puis, le chef de bande, le cerveau de ces criminels impénitents, le fameux Doug Mac Ray descendant d’une famille de voyous, s’attachera à la jolie jeune femme fragilisée. Dans cette histoire , il y a aussi le flic, qui court après le méchant. On dirait Bip Bip et coyote. Les atouts du film : un scénario rodé ( et dont les ficelles sont usées jusqu’à la moelle) , un Ben Affleck au sommet de son sex appeal, du ryhtme, de l’humour et des dialogues plutôt percutants.
Malheureusement Ben Affleck ne fait que reproduire les modèles du genre sans nous apporter le moindre souffle de nouveauté. De plus, il est resté trop engoncé dans un émotionnel de mauvais alois qui, à mon sens, appauvrit le film. Ce qui fait tout de même de cet opus une oeuvre solide et réussie, c’est une réalisation virile, musclée et extremement efficace, avec même, dans les scènes d’actions, une jolie poésie . Les adeptes du genre ne seront pas déçus, le siège de réalisateur sur lequel Affleck s’est assis avec Gone Baby Gone lui colle bien aux fesses, et l’on espère qu’il continuera d’y troner.
Venus Noire d‘Abdelattif Kechiche : Un film terriblement choc, voir choquant. Une femme noire , sur scène, dans une cage, une foule de blancs qui l’acclament … Ca commence fort et ce sera ainsi durant tout le film. Saartjie a quitté l’Afrique avec son maitre, Caesar, afin de se donner en pature aux yeux avides de spectateurs , la « Venus Hottentote », promise par ses bourreaux à la richesse, à une ascension fulgurante et à une renommée affolante. Au lieu de cela, elle tombera dans les plus bas fonds de l’existence humaine. Fascinante, et méprisée, fouillée dans son intimité pour le bonheur de la science ou de libertins.
Terriblement dérangeant. Une mise en lumière de l’oppression, des normes, du regard des autres. Cette femme, mise en abime dans ses particularités les plus intimes, pourrait être d’une autre couleur. Seule contre tous. Une fable ivre et noire dans le cœur des hommes, une incursion dans une nature malsaine et curieuse … Ce film est une réussite, une maestria, un biopic maitrisé ,porté par une actrice absolument formidable en la personne de Yahima Torres. Pourtant, je ne le conseille pas. Du moins, pas à tous les yeux, à toutes les sensibilités. C’est dur, d’une terrifiante tristesse, et d’une confondante fatalité.
Ça fait deux weekend pluvieux de suite que je vois des films pas joyeux, joyeux. J’essaierai une comédie agréable le week end prochain !
