Depuis que nous avons Netflix, et sans avoir repris le cinéma, ce sont les documentaires plus que les films, qui ont mes faveurs. Aujourd’hui je vous propose de découvrir trois documentaires de société, sur des activités souvent méconnues, secrètes, sulfureuses, voir mal vues par la société. Des enquêtes instructives sur des sujets parfois douloureux, des êtres en souffrance, ou d’anti-héros flamboyants. Venez, on vous emmène.
Des millions d’internaute consultent les sites de porno. Ce n’est un secret pour personne. Le sexe en vidéo est désormais accessible au tout venant. Mais savez-vous ce qui se cache derrière ces vidéos consommées comme les mouchoirs en papier qui servent à s’essuyer après usage ? Le documentaire Américain s’efforce de montrer l’envers du décor, la réalité que connaissent ces actrices amatrices, des filles de 18 ans qui commencent dans cet univers autant pour l’argent que par pur narcissisme. L’enthousiasme, puis la désillusion, souvent. Le traitement de ce documentaire s’avère sans fard, parfois choquant mais jamais vulgaire et sans jugement. C’est ici le porno amateur produit pour les hommes, par des hommes qui est mis en avant, d’autres formes de porno existant aujourd’hui laissant les filles plus maîtresses de leur corps. Mais pas dans l’industrie qui nous est dépeinte ici. Cette industrie est un fantasme de violence et d’humiliation dont les comédiennes ne ressortent pas indemnes. On ne ressort pas tout à fait indemne du visionnage du reportage non plus d’ailleurs …
Datant de 2012, il s’agit d’un autre documentaire sur le porno, mais cette fois-ci le porno star des années 70 à 2000. Ou plutôt, sur la vie après le porno star. Celui de filles dont le visages et les formes sont connues dans le monde entier, qui ont gagné des centaines de miliers de dollars. Des filles et des hommes. Des acteurs qui ont connu le métier dans les années 80, qui ont vécu un porno différent. Toutefois, on sent que le regard qui se pose sur cette industrie particulière est amer. Certains s’en sont définitivement sortis, choisissant une autre carrière, pour d’autres c’est plus compliqué. Le documentaire parait parfois peu clair, légèrement brouillon, mal monté. Il n’y a que des témoignages pas toujours bien enchaînés, aucun commentaire, aucune autre explication ni analyse. A la longue, on se lasse. Le documentaire est trop long pour ce qu’il propose.
Plongée dans le milieu des drag queens Américaines grâce à ce documentaire réalisé sur les « balls ». Tourné de 1986 à 1989, c’est la découverte d’un univers haut en couleur, flamboyant, la peinture d’une communauté avec ses propres codes, ses règles, et sa communication. Un espace de liberté dans lequel évoluent ces jeunes hommes gays, un espace où ils peuvent se travestir, se déguiser en « homme viril » et singer ces hétéros qu’ils ne sont pas C’est dans ces balls qu’est né le vogue, une anse très en vue à l’époque. Si j’ai eu du mal à entrer dedans, j’ai aimé découvrir ce monde, à 25 ans de distance d’aujourd’hui, dans une ville de New York des années 80. Un documentaire qui m’a semble légèrement brouillon mais très vivant et poignant.
Regardez-vous des documentaires ? Quel est le dernier que vous ayez vu ?
J’ai vu les deux premiers. Effectivement « Hot Girls Wanted » est meilleur que « After Porn End » qui est assez banal et il me semble avoir vu un meilleur traitement du sujet dans un documentaire français dont je ne me rappelle pas le titre. Mais le premier est vraiment terrifiant et c’est assez difficile d’imaginer que sous prétexte d’argent facile, de course à la célébrité, des jeunes filles puissent s’imposer ça. Je pense que le plus dérangeant c’est l’exposition cru et violente de leur intimité, face à la candeur et la naïveté dont elles font preuve par rapport à leur chance de réussir…
Je suis complètement d’accord sur ces deux docu. Le 1er est horrifiant, d’autant que les filles sont super enthousiastes, ne se rendent pas bien compte de ce qu’elles font, et même de la violence extrême qu’on leur inflige. Ce sont des amatrices interchangeables, et l’industrie en profite pour leur faire faire n’importe quoi. C’est terrifiant … Et franchement, ça fait réfléchir à la consommation de porno de voir ça, enfin, du moins, j’espère. Le prono n’est jamais anodin quoique certains puissent croire !