« Homeland, Irak année zéro » est un documentaire en deux parties. La première partie « Avant la chute« , celle que j’ai vue, raconte la vie d’une famille Irakienne juste avant la guerre menée en Irak par les États Unis. Cette famille est celle du réalisateur, qui nous fait partager son quotidien durant deux années, avant la chute de Saddam Hussein. On y voit vivre dans les regards les craintes, les désirs d’une vie simple et heureuse, les angoisses d’une guerre qu’ils se préparent à vivre, tirant expérience de celle de 1991, que certains d’entre eux ont déjà vécue. Il y a aussi les espoirs de démocratie …

La première partie est très longue, puisque le réalisateur filme une sorte d’attente, teintée à la fois d’optimisme et de fatalisme, de rire et de peurs. On y parle beaucoup de le guerre de 1991, comme un fantôme très présent, dans la crainte de la prochaine invasion. Le spectateur mesure le culte de la personnalité établie par Hussein et son régime, recueillant les témoignages dans un cadre à la fois quotidien et d’urgence, sans faire le moindre sensationnalisme. Lorsque l’on connait l’histoire de l’Irak à ce jour, l’attente de cette famille en devient plus poignante, et leurs espoirs plus douloureux.

C’est terrible mais en regardant les visages d’enfants, je me suis demandé combien d’entre eux étaient encore vivants. Ce documentaire se passe de sensationnel, il est lent, très long, il ne se passe pas souvent grand chose, mais au bout de 2h40 quand les lumières se rallument, on est convaincu d’avoir vu un document unique. Une concision plus grande dans le choix des images aideraient toutefois le spectateur à saisir l’information parfois invisible et essentielle de certaines images. La partie 2 semble passer dans très peu de cinémas, et je ne sais pour combien de temps, mais j’espère avoir la possibilité de la voir.

Pour résumer, ce documentaire lent m’a parfois bercée, toutefois, il est un document historique sans précédent, et sans nul doute essentiel. Espérons qu’il soit diffusé à plus grande échelle.

Et vous, irez vous le voir ?