De Benchetrit je me souviens de son génialissime « J’ai toujours rêvé d’être un gangster » que j’ai vu et revu avec toujours le même plaisir. Asphalte semblait de cette veine, de ces films qui vous rendent plus légers, d’une douce beauté, et d’une lumineuse mélancolie. Pour le résumé, Asphalte prend place dans une cité dégradée, doté d’un ascenseur défectueux et d’habitants, des petites gens que la vie malmène parfois. La caméra suit particulièrement le cheminement de six personnages, sous forme de duos que la vie va former.
Ce que l’on retient d’Asphalte c’est avant tout la beauté de l’image légèrement pastelle et des cadrages, le spectateur a parfois l’impression de se trouver face à une photographie. C’est aussi l’humour des dialogues et des situations qui se dispute la scène à une tristesse sourde mais qui espère. Ensuite, c’est le choix des comédiens et leur manière de porter de fins dialogues ourlés de soie. Entre deux scènes d’une absurdité et d’une inventivité rafraîchissante, c’est l’émotion qui s’invite, dans des regards, des gestes et parfois les larmes perlant au bord des paupières.
Loin d’être une comédie, Asphalte est cousu d’humour, comme cette scène d’entrée, ubuesque mais si humaine. Galerie de portraits, ce film ne se prétend pas porté par un scénario brillant, mais par des moments, des plans et des dialogues savoureux. Évoquant la banlieue avec poésie, Benchetrit filme la rencontre de solitudes qui s’enroulent les unes aux autres. Conte urbain fantaisiste et émouvant, Asphalte réussit à rassembler d’improbables destins avec intelligence et modestie.
Loin du film d’action ou de la comédie bien grasse, Asphalte est comme une brise de fraîcheur et de mélancolie sur la joue du spectateur. Testé et approuvé.
J’avais beaucoup aimé le premier volet littéraire de la trilogie de Benchetrit. Je sens que l’esprit est un peu identique ici et ça risque de me plaire. J’attendais un premier avis.
Je ne l’ai pas lu, j’avoue que pour moi il est avant tout un réalisateur. Mais je découvrirais bien ses mots !
Merci pour ton passage 🙂
Tiens ! J’avais totalement oublié Chroniques de l’asphalte ! J’ai lu les deux premiers tomes au moment de leur sortie puis j’ai fini par lâcher avant le 3ème… Je ne sais plus trop pourquoi. Dans mes souvenirs, je trouvais son écriture trop crue et puis redondante mais je ne saurais pas argumenter !
C’est vrai qu’à la base, pour moi il était plus écrivain que réalisateur mais depuis pas mal d’années, je pense comme toi : je le vois d’abord comme un mec qui fait des films…
Je pense que je verrai celui là avec grand plaisir !
Je ne connais pas son oeuvre littéraire mais j’adore son sens du cinéma, des situations, des détails, et des personnages. Je ne sais pas si je veux le découvrir écrivain, ou le garder comme l’un de mes réalisateurs préférés ..!
Oui ce film fait du bien, la poésie, l’espoir, tout est là. Et tous les comédiens sont formidables.
Complètement d’accord !