Nebraska – Alexander Payne

2Nebraska est un film dont je n’ai rien entendu, sur lequel je n’ai rien lu, je n’ai même pas vu la bande annonce. Pourtant les quelques affiches que j’ai croisé m’ont interpellée. Encore une fois, ce n’est pas le film que j’avais mis sur ma liste, mais il tombait au bon horaire, et j’étais curieuse de le découvrir. C’est l’histoire de Woody, un vieux Monsieur vivant dans le Montana, et qui se ballade le long d’une route avant de se faire ramener au poste par le Shérif.  L’histoire d’un homme qui s’accroche à un bout de papier arrivé par la poste et qui lui assène une nouvelle faramineuse : vous avez gagné un million de dollars. Depuis ce jour, Woody se sauve régulièrement de chez lui, pour aller chercher son chèque à Lincoln, Nebraska. Cependant, ce bout de papier n’est qu’un coup marketing, il n’y a rien à gagner … Mais Woody est têtu.

Alors l’un de ses deux fils décide de l’emmener jusque là-bas, puisque le vieux n’a plus de permis. Obligé de faire une étape dans la ville où son père a grandit, et là où il a rencontré sa mère, quelque vieux secrets de famille vont resurgir. Un joli film. Et des acteurs formidables. Surtout Bruce Dern, 77 ans, qui a d’ailleurs reçu le prix d’interprétation au festival de Cannes. Le noir et blanc donne un côté rétro élégant à l’histoire, et j’ai aimé la manière dont sont filmé les paysages, les gens, les plans fixes qui apportent de l’intensité. Le sujet du film n’est pas des plus originaux, et pourtant il est universel : la difficulté à communiquer avec les êtres chers, à les écouter, et à s’intéresser vraiment à eux. Je l’ai trouvé touchant, et porté par des dialogues parfois très drôles, un humour subtile et doux, avec des touches d’ironie par ci, par là.

Entre mélancolie et humour, entre pesanteur et légèreté, Alexander Payne nous emmène visiter une galerie de portraits de famille parfois véritablement jubilatoire, dans tout ses travers et ses défauts. Dans ce trou paumé, l’annonce de la nouvelle richesse de Woody dévoile la cupidité de certains et mène à des situations drolatiques. Le vieux Monsieur m’a fait penser à mon grand père. Sa femme, cette truculente vieille femme, pas du tout politiquement correcte qui le houspille en permanence est fantastique. Quelle femme ! Quelle mère ! Elle est passablement pénible, on a juste envie de la faire taire mais elle m’a beaucoup amusée, et émue. Marrante comme tout ! Entre road-movie, galerie de portraits, reportage sur l’Amérique profonde et récit filial, le réalisateur nous livre un film riche. Son problème c’est qu’il est parfois trop lent.

Le film est esthétique, même si l’on peut se demander en quoi le choix du noir et blanc est une plus value pour ce film. Ensuite on peut lui reprocher d’être finalement trop bienveillant, mais il me semble que c’est le parti pris du réalisateur, et que ce feel-good-movie ne pouvait être autrement. Austère peut être également, et quelque fois même aussi morne qu’une route sans fin, je l’ai ressenti. Mais dans l’ensemble, j’en garde une impression agréable avec un vrai coup de coeur pour Bruce Stern et les moments de grâce qu’il nous offre.

6 réflexions sur “Nebraska – Alexander Payne

    • auroreinparis dit :

      En effet, il n’y a pas des masses de films qui me tentent mais tant mieux car le temps me manque et me frustre, et j’en ai encore un à voir absolument ( avis de mistral).

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