The Company Men – De John Wells

Sorti cette semaine, ce film nous relate l’histoire de 3 cadres supérieurs descendus du bateau, pour cause de réduction des couts. Bobby Walker ( Ben Affleck) représente la success story à l’Américaine, poste de Directeur commercial au sein de GFX, il est un cadre dynamique qui joue au golf et conduit une porsh. Doté de deux beaux enfants, une femme superbe et une grande maison, le ciel lui tombe sur la tête lorsque la responsable juridique lui annonce son licenciement. Ce sera ensuite le tour de Phil Woodward et Gene McClary ( interpreté par Tommy Lee Jones, il a fondé la société avec son meilleur ami, celui-là même qui le mettra à la porte).

Un film qui suit le destin de ces trois hommes pour qui le travail représente leur être, leur moi, et qui doivent s’imposer une profonde remise en question lorsque tout s’arrête. Orgeuil blessé bien sur, vacuité du quotidien, les démarches nombreuses et infructueuses, perte de confiance, et les problèmes financiers qui les acculent. Pour deux d’entre eux ce sera l’occasion de découvrir leur famille, ou un autre sens à l’existence. Un autre n’aura pas cette force.

On pourrait se méfier d’une fable de ce genre avec les méchants d’un côté et les gentils licenciés de l’autre. Mais le réalisateur nous livre une histoire certes, sensible, mais pas mélodramatique. A aucun moment on ne s’interresse aux ouvriers qui subissent également durement les réductions d’effectif, on se positionne bien sur  « les têtes », qui ne sont pas non plus à l’abri … Un conte social cursif, sensible, et drôle. Avec de superbes acteurs, des hommes poignants ( surtout Tommy Lee jones!) . Parfois, on verserait bien une larme , tellement leur détresse est palpable. La peur, l’angoisse, et l’incompréhension, la colère. Ils bataillent, se donnent corps et âme pour une firme, qui n’hésite pas à les balancer à la première occasion, dans le seul but de satisfaire des actionnaires …

Un cinéma réaliste utilisant des moyens qui ont fait leur preuve : scénario bien ficelé, porté par des acteurs de premier choix. Pour un premier long métrage, John Wells s’en sort vraiment très bien.

Pour toutefois noter un bémol, il aurait gagné à nous épargner quelques longueurs. Et la fin me semble un tantinet trop mignonne, un peu trop complaisante. Le film aurait dû s’arreter plus tôt. Dans la grisaille des sorties actuelles, il est toute de même le film à aller voir !

Vous regarderez également attentivement l’affiche, elle résume bien le film ! On est des équilibristes, luttant perpetuellement pour ne pas chuter …