Voyage au bout de la Night
Finalement pas si éloignés l’un de l’autre, le carnet de Beigbeder » Egoiste Romantique« , et le sublime 1er roman de Céline » Voyage au bout de la nuit » , nous emmènent dans les bas fonds de l’humanité, dans ses moeurs les plus sordides et ses angoisses les plus intenses. Cette humanité qui se déchaine, bouge, palpite, aime, crie, hurle, s’agite en ayant comme seul but de trouver le bonheur, et trouve toujours à y redire.
Céline obtint le Prix Renaudot avec son roman » Voyage au bout de la nuit« . C’est un écrivain connu pour son style musical, une langue réinventée, une écriture parlée. Avec ce rythme, il nous emmène suivre les aventures de Ferdinand Bardamu, homme qui ayant connu la guerre de 1914, puis les colonies hostiles, la maladie, la misère, la peur, choisis comme forme ultime de résistance, la lâcheté. L’humanité est, selon lui, « une pourriture en suspens« , est c’est bien cela trame de ce livre, mais aussi de son oeuvre , la vanité et la vaineté (la vainité?) de la vie humaine. D’autres thèmes sont abordés, toujours au fil de cette trame : l’anticolonialisme, l’anti nationalisme, l’anarchisme. Céline refuse également l’idéalisme, idéalisme qui conduit les hommes à se trucider pour des idées, et des sentiments. Une oeuvre pouvant apparaitre deséspérée. Je l’ai simplement trouvée lucide, juste et belle. Parce que malgré tout, Barnabu tente d’être un homme, tout simplement, et c’est pas si évident.
Voir l’article sur Mort à crédit.
Dans le style » je critique la vaineté de la vie », nous découvrons l’envers du décor de Celine. Nous quittons la nuit miséreuse, pour la nigth clinquante où les riches se perdent dans leur désir de nostalgie, au détour d’un nuage de cokaine et d’une couverture de magazine. Beigbeder, sous le nom de son double écrivain célibataire Oscar Dufresnes, nous livre son journal intime de nanti désabusé, à qui rien ne plait, rien ne va, qui court après l’amour.
Cette histoire débute en l’an 2000, comme le bugg qui n’a pas eu lieu, et juste avant le changement d’ère provoqué par le terrassement des Twin Towers. Oscar D épingle les travers d’une société dont il fait parti, il reste toujours juste et nous livre de brillants aphorismes et de belles crises de rire, nous pretant ainsi à moquer tous ces gens que l’on reverait d’être. Le message est simple : « riche, célèbre, rendu sexuellement attirant par le pognon, mais toujours cynique et blasé, un malheureux sur pied« . Le style est euphorisant, lorsque l’on commence cette lecture, on ne peut s’arreter. De nombreuses citations valent leurs pesant de cachouetes. Je vous invite à découvrir cette plaisante lecture, follasse et bien écrite.

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